Avec l'initiative MobileFirst for iOS développée en partenariat avec IBM, Apple pousse ses solutions mobiles dans le grand bain de l'entreprise. Au détriment du Mac ? Cela reste à voir, mais il est désormais plus clair que jamais l'avenir du constructeur de Cupertino dans le monde de l'entreprise passe par l'iPhone et l'iPad.
Et pour cause : Tim Cook ne cesse de le marteler, et c’est une fois de plus le cas dans le communiqué de presse annonçant le partenariat, « l’iPhone et l’iPad sont les meilleurs appareils mobiles au monde, et ils ont transformé les méthodes de travail dans 98 % des entreprises du Fortune 500 et dans 92 % des entreprises du Global 500, qui utilisent des appareils iOS au quotidien dans le cadre de leur activité », rappelle-t-il.
Le phénomène du BYOD (« bring your own device ») a joué un rôle central dans l’implantation des solutions mobiles de la Pomme dans le secteur habituellement verrouillé de l’entreprise par des DSI généralement acquis à la cause de Microsoft ou de Linux. En autorisant leurs employés à utiliser leurs appareils mobiles personnels (iPhone et iPad et autres plateformes), les entreprises ont dû adapter leurs outils logiciels à la nouvelle donne.
Or, il est de notoriété qu’Apple a quelque difficulté à se montrer souple et flexible, y compris envers de fortunés grands comptes dont certains ont eu du mal à digérer la mort de l’Xserve en 2011. Tim Cook lui-même, dans une interview pour CNBC, admet que « la réalité est que la pénétration [des solutions mobiles d'Apple] dans les entreprises (…) est toujours lente. Si nous pouvons procurer aux entreprises le genre de transformation que nous avons apportée aux consommateurs grand public, je pense qu'il y a ici une grande opportunité ».
La philosophie du « One size fits for all », qui évite à Apple de multiplier les modèles d’iPhone ou d’iPad pour accommoder telle ou telle clientèle, ne fonctionne pas dans le monde de l’entreprise, où chaque société a ses besoins propres. Le constructeur, tout entier tourné vers ses produits grand public et « prosumer », n’a pas l’assise ni l’expertise pour répondre à la demande multiforme des entreprises. IBM était, à cet égard, le partenaire idéal pour adapter la plateforme iOS aux besoins de ce secteur.
MobileFirst, preums sur les services mobiles aux entreprises
MobileFirst est un programme créé il y a un an par IBM et destiné à répondre à la demande grandissante des entreprises en matière de mobilité. Si le partenaire d’Apple va continuer à proposer des solutions pour d’autres systèmes d’exploitation (Android, notamment), le volet « for iOS » est un ajout significatif à cette initiative, puisqu’il consiste à développer des applications iOS « prêtes pour l’entreprise ».
Concevoir des logiciels spécifiques est une chose, il faut ensuite pouvoir les déployer et en gérer la maintenance. Sur son site Business, Apple propose bien d’utiliser des outils « MDM » (Mobile Device Management) de tierce partie afin de simplifier la gestion de flottes de terminaux iOS, et a mis en place un programme d’achat d’apps en volume, mais ces solutions restent limitées dans leur portée pour les grandes entreprises.
IBM va mettre à disposition d’Apple sa force de frappe sur le terrain : 100 000 consultants dans tous les secteurs et 5 000 experts mobiles qui pourront répondre aux demandes spécifiques des divers domaines d’activité faisant déjà affaire avec IBM — et l'on parle ici des très grandes entreprises comme des PME, qui n'ont pas toutes les moyens d'avoir un DSI; celles-ci vont se voir offrir des solutions adaptées utilisant des terminaux probablement très populaires parmi leurs employés.
Les deux partenaires sont d’ores et déjà en plein développement d’une centaine de solutions (des applications) pour les secteurs de la distribution, de la santé, de la finance, du tourisme et du transport, entre autres. Ces applications, dont les premières devraient être montrées à l’automne avant un lancement en 2015, sont conçues pour fonctionner sur les infrastructures d’IBM et embarquent les solutions d’analyse de données, de flux de travail et de stockage de données dans le nuage du géant des services, le tout combiné à la simplicité de l’expérience utilisateur et de gestion des terminaux sur iOS. C'est du moins ce qui est promu dans le texte de cet accord. Ce partenariat est « exclusif », ne cesse de marteler le communiqué de presse. Une porte-parole d’IBM le confirme une fois de plus à Macworld : « Ce que nous disons, c’est que les [applications et services] se destinent spécifiquement à l’iPhone et l’iPad ».
Outre le volet purement technique de ce partenariat, se joue également une carte plus psychologique. L’image de marque très forte d’IBM dans le milieu de l’entreprise va rassurer des DSI réputés pour leur frilosité : « Si IBM arrive et dit "Nous allons nous assurer que le matériel d'Apple fonctionne bien avec les autres outils que vous utilisez", cela fera en sorte d'apaiser les gens du département informatique », explique l'analyste Roger Kay.
De fait, IBM obtient un accès privilégié aux API bas niveau d'iOS, par exemple Localiser mon iPhone ou l'accès à distance. Cette souplesse inédite va permettre à Big Blue de répondre aux besoins particuliers de ses clients, gagnant ainsi un sérieux avantage sur la concurrence. Quant à Apple, elle laisse à un partenaire sérieux et fiable le soin de gérer une clientèle avec laquelle le constructeur n'est pas forcément très à l'aise quand il est question de services. Sans compter qu'IBM va pouvoir vendre iPhone et iPad en grands volumes…
IBM, quand l’histoire repasse les plats
L’histoire — ou plutôt devrait-on dire les histoires — entre Apple et IBM est riche, souvent fructueuse, parfois épidermique. À ses débuts, Big Blue était l’ennemi juré de Steve Jobs; après tout, derrière le Big Brother du spot 1984 se cachait IBM… En 1988, le fondateur d’Apple parti créer NeXT après son éviction de la Pomme, ravale son chapeau et noue un partenariat avec IBM afin d’adapter le système d’exploitation de NeXT sur des machines de l’ancien ennemi. En 1992, IBM participe à la conception d’OpenDoc, un framework dont l’idée vint à Apple qui souhaitait alors ardemment concurrencer Microsoft sur le terrain des applications. OpenDoc devait révolutionner la manière dont nous utilisons des logiciels, grâce à un système flexible et très innovant de modules. En 1997, le retour de Steve Jobs aux commandes d’Apple signa l’arrêt de mort de ce projet.
Au début des années 90, le projet Taligent, un co-développement d’Apple et d’IBM, devait réinventer le système d’exploitation. Mais en 1995, Apple, préférant se tourner vers Copland, avait perdu tout intérêt dans cet OS laissé aux seuls soins de son partenaire, qui l’abandonna finalement en 1998. Nouvelle crise en 2005, après l’annonce durant la WWDC de l’abandon de l’architecture PowerPC de Motorola et d’IBM : les Mac vont désormais carburer aux processeurs Intel, alors que deux ans plus tôt la puissance du G5 devait laisser loin derrière le fondeur de Santa Clara et ses Pentium… Mais le bouillonnant G5 n'arrivait pas à se glisser dans les portables, une lacune devenue de plus en plus problématique pour Apple au vu de l'essor de cette catégorie de PC. L'alliance AIM (IBM, Motorola et Apple) à l'origine du développement du PowerPC avait vécu.
Mais à chaque fois qu’Apple s’est tournée vers IBM, et malgré l’animosité initiale de Steve Jobs, Big Blue a toujours répondu présent. Depuis sa création en 1911, la Computing Tabulating Recording Company, devenue International Business Machines en 1924, a su s’adapter. IBM n’est plus, et depuis longtemps, ce géant arrogant vilipendé par le fondateur d’Apple. Le constructeur informatique s'est mué en société de services et de conseil aux entreprises, avec un grand succès.
La bascule s’est opérée en 1993 sous le magistère de Louis V. Gerstner. À l'époque, devant les mauvais résultats du groupe, le marché réclamait un éclatement de l'entreprise en plusieurs petites entités chargées de développer et de commercialiser les nombreuses gammes de produits du constructeur. Gerstner a préféré conserver l'intégrité de la société, en la réorientant vers le service et en proposant des solutions mieux intégrées. Les services et le conseil comptent désormais pour la moitié des revenus du groupe.
En plus de ses activités de conseil, IBM est également un repaire d'ingénieurs logiciels, qui permettent à l'entreprise de proposer à ses clients des solutions d'infrastructure complètes. De la branche Software d'IBM, le grand public connait Lotus Notes, devenues IBM Notes depuis la version 9, un logiciel de messagerie et de travail collaboratif. Les plus anciens ont peut-être encore en mémoire le système d'exploitation OS/2 qui intégrait OpenDoc, développé avec Apple. Les activités de la société vont bien au-delà de ces vitrines : les logiciels IBM se retrouvent surtout comme intermédiaires (middleware) entre un OS et un logiciel.
C'est cette expertise unique en matière logicielle et de conseils qu'Apple est venue chercher. Mais le constructeur de Cupertino n'est pas le seul : IBM a également noué par le passé des partenariats avec BlackBerry et Palm afin de rapprocher leurs plateformes avec le monde de l'entreprise… sans obtenir les fruits attendus par les deux fabricants mobiles. Apple réussira-t-elle à faire mieux ? Il semble en tout cas que les deux partenaires se soient donnés les moyens de faire la différence.
La concurrence retient son souffle
- Chez BlackBerry
Ce partenariat d'envergure entre Apple et IBM risque bien d'être le dernier clou qui reste à planter dans le cercueil de BlackBerry. Le constructeur canadien, qui s'est restructuré autour de son marché originel des entreprises en espérant sortir la tête de l'eau, n'avait pas vraiment besoin de voir débarquer deux concurrents aussi sérieux sur son dernier pré carré. La Bourse ne s'y est d'ailleurs pas trompée : au lendemain de l'annonce de l'accord, l'action BlackBerry flanchait de 10%.
Trois jours avant le communiqué de presse conjoint d'Apple et d'IBM, c'est un BlackBerry prémonitoire (et un rien péremptoire) qui lançait sur son blog une attaque en règle contre iOS 8 en entreprise, expliquant que la sécurité, la productivité et la gestion de flotte étaient de son côté. « BlackBerry restera l'appareil de prédilection de tous ceux qui font le choix de la sécurité et de la productivité », concluait le constructeur.
Il est difficile d'accuser en creux qu'iOS n'est pas sécurisé : bac à sable pour les applications, chiffrement des courriels iCloud, Touch ID, canaux chiffrés SSL/TLS pour les apps, wi-fi WPA2, support de S/MIME pour les courriels… alors que seuls les utilisateurs de BES (BlackBerry Enterprise Server) sous BlackBerry 10 (la dernière version de l'OS mais pas encore la plus répandue du fabricant) - y ont accès ! De plus, la plateforme d'Apple a prouvé au-delà de tout doute sa productivité grâce à un écosystème applicatif particulièrement riche et qui va croissant — difficile d'en dire autant de BlackBerry.
- Chez Microsoft
Alors que le marché de l'entreprise est relativement neuf pour les solutions iOS d'Apple, la situation de Microsoft est différente. Comme sur le marché grand public, l'éditeur est au milieu du gué et il cherche à se renouveler après une domination pratiquement sans partage. Le PDG de Microsoft, Satya Nadella, est un spécialiste de l'informatique dans le nuage, un profil idéal pour réinventer les services destinés aux entreprises.
En attendant de mettre la main sur la martingale, l'entreprise va d'abord devoir entamer une mutation : par rapport à Microsoft, Apple n'a qu'une poignée de produits sur lesquels la société peut porter toute son attention. La Pomme va laisser à IBM le soin de concevoir les services et logiciels destinés aux entreprises; elle aura ainsi tout loisir de continuer d'affiner des produits déjà bien installés et qui rapportent énormément d'argent.
Pas de dispersion, peu d'investissement de ressources dans l'activité Entreprise : cette situation permet à Apple de continuer à se concentrer sur ce qu'elle sait faire de mieux. Satya Nadella, dans son mémo parfois confus aux troupes de Microsoft, en appelait lui à un changement de culture afin de cerner plus rapidement les besoins des clients et d'y répondre.
MobileFirst for iOS a été modelé selon le principe de simplicité et de lisibilité qui caractérise le plus souvent les produits et services d'Apple. De son côté, l'offre de Microsoft est complexe, tandis que la transition impulsée par Nadella (« cloud first, mobile first ») ne va pas se faire sans bousculer certaines habitudes un peu trop bien établies.
On en veut par exemple pour preuve le passage à une seule plateforme pour les applications (qui deviendront universelles) : à terme, les entreprises pourront développer leurs logiciels métier au travers d'un seul environnement pour tous les systèmes d'exploitation de Microsoft. Avec iOS, pas besoin de réinventer la roue : le développement d'apps est maîtrisé, et rappelons qu'IBM aura un accès privilégié aux fondations du système. En face, la transition s'annonce longue et potentiellement consommatrice de ressources. En temps de crise, les entreprises ne voudront sans doute pas s'investir dans une aventure dont l'issue reste encore incertaine, Windows 8 n'étant pas le carton attendu.
Microsoft peut cependant compter sur un atout stratégique : sa position inégalée en entreprise, fruit d'une implantation de plusieurs décennies. Malgré les difficultés conjoncturelles et structurelles auxquelles veut s'attaquer Nadella, Redmond a encore beaucoup de cartes en main — surtout, les entreprises continuent de faire confiance aux solutions de l'éditeur. Si on y ajoute l'inertie inhérente aux grands comptes (les contrats et les habitudes évoluent lentement), Microsoft ne sera pas du jour au lendemain en danger sur ce créneau.
- Pour Android
Au contraire du marché grand public où Android domine de la tête et des épaules, les entreprises ont réservé un bien meilleur accueil à iOS. L'alliance d'Apple avec IBM va d'ailleurs, encore renforcer cette position dominante de la plateforme mobile dans le domaine de la mobilité. Malgré sa toute puissance et des poches profondes, il manque à Google une vraie expertise dans le service et le conseil aux entreprises, qui reste un domaine d'activité éloigné du cœur de cible du moteur de recherche (dont la vocation première reste de vendre du « temps de cerveau disponible »).
De fait, l'annonce-surprise de ce partenariat d'envergure pourrait bien pousser quelques grands acteurs du monde Android à se regrouper. Actuellement, chacun pousse ses pions dans son coin, à l'instar de Samsung qui a commencé à développer une sérieuse offre de services destinée à combler les principaux besoins des entreprises. En vitrine, le constructeur a ainsi mis en avant Knox, un logiciel permettant de séparer les activités professionnelles et privées de l'utilisateur sur un même terminal. Google a annoncé fin juin que ce système serait intégré à même Android. Le constructeur propose aussi un ensemble d'outils pour le déploiement d'appareils, la sécurisation, ainsi qu'un SDK pour concevoir des applications métier.
Mais Google, tout comme Samsung, souffre encore d'un certain manque de crédibilité dans le monde assez conservateur de l'entreprise, et l'éparpillement des activités des deux principaux animateurs d'Android n'est sans doute pas propice à un climat de confiance. En revanche, question sérieux, HP se pose là : le constructeur, qui propose aussi des services aux entreprises, mise beaucoup sur Android pour rebondir. On peut imaginer, à l'instar de Larry Dignan de ZDNet, que ces trois-là vont finir un jour ou l'autre par former une alliance, et qu'ils pourront être rejoints par Accenture, un autre concurrent d'IBM. Ces sociétés seront-elles capables d'offrir une offre unifiée et lisible aux entreprises, tout en apportant la souplesse dont IBM sait faire preuve ?
Il restera également à cette alliance hétérogène un autre obstacle de taille : convaincre les entreprises d'abandonner tout ou partie de leur flotte (et de leur investissement) dans iOS pour passer sous Android. Avec le duo IBM et Apple désormais aux commandes, cette perspective semble clairement s'éloigner.
Et le Mac dans tout ça ?
Apple et l'entreprise, c'est une longue litanie de rendez-vous manqués. Le constructeur a pourtant prospéré à ses débuts avec l'aide de cette clientèle (les entreprises étaient après tout les seules clientes suffisamment fortunées pour s'offrir les ordinateurs de l'époque). Rapidement cependant, Apple a laissé sa place à un certain IBM, très présent dans le secteur, dont les PC fonctionnant sous DOS et Windows ont commencé à inonder les bureaux, jusqu'à éclipser complètement les vénérables Apple II et déclinaisons de Mac.
Apple a cependant su maintenir quelques poches de « résistance », comme dans les studios de PAO et par extension les entreprises de presse, le secteur de l'éducation, et quelques autres niches. L'un des principaux écueils d'Apple pour les entreprises est l'absence de lisibilité de la politique du constructeur : le secret, qui fonctionne parfaitement pour le grand public, est un repoussoir pour des clients qui ont besoin de connaître et maîtriser le calendrier de mises à jour de logiciels et de matériels, ne serait-ce que pour des questions de budget et de formation des personnels. Or, la Pomme n'en fait généralement qu'à sa tête. L'effet de surprise est garanti, mais question prédictibilité, on a vu mieux…
Au final, avec cet accord, Apple vendra-t-elle plus d'iPhone et d'iPad aux entreprises ? Sans doute pas tellement plus qu'aujourd'hui; après tout, 490 des 500 plus grandes sociétés américaines utilisent déjà, d'une manière ou d'une autre, des terminaux iOS (lire : L’accord Apple-IBM n’augmentera pas les ventes… mais est-ce seulement son objectif ?). Mais le cheval de Troie que représentent l'iPhone et l'iPad, massivement utilisés dans les entreprises par leurs employés, est-il à même de donner au Mac un regain d'intérêt ?
La dernière tentative un peu sérieuse d'Apple vers le monde de l'entreprise s'est achevée en janvier 2011, avec l'extinction de la gamme Xserve. Apple avait pourtant poussé les feux sous cette famille d'ordinateurs bien spécifiques, avec par exemple un modèle RAID. Le prix de ces serveurs et le support limité de la part d'Apple ont finalement eu raison de cette famille unique chez le constructeur. Apple persiste néanmoins à commercialiser un Mac mini Server. À moins que les entreprises, satisfaites des solutions d'IBM pour les appareils mobiles d'Apple, et désireuses de boucler la boucle d'un écosystème stable et homogène, commencent à s'intéresser sérieusement aux Mac. Des Mac qui, rappelons-le, gagneront avec OS X Yosemite et iOS 8 un bouquet de services, Continuity, rapprochant de manière transparente l'ordinateur et son compagnon mobile.
Le grand gagnant de cet accord sera-t-il dès lors… le Mac ? Le fameux effet halo, qui a permis à Apple de vendre ses ordinateurs aux possesseurs de l'alors très populaire iPod, va-t-il remettre le couvert entre iOS en entreprises et le Mac ? La réponse viendra dans quelques années, mais si tel était le cas, le renversement de tendance serait alors total, complet et magistral.