Si l'industrie informatique se tire volontiers dans les pattes, elle sait aussi quand il est de son devoir et de son intérêt de se rassembler pour défendre des causes communes. Les PDG des plus grandes entreprises internet, parmi lesquels Larry Page, Mark Zuckerberg, Satya Nadella, Marissa Mayer ainsi que Tim Cook ont signé une lettre destinée au Sénat américain. Ils y défendent les droits individuels, en recul face à la surveillance très active opérées par les officines du gouvernement américain.
Ce courrier, qui intervient un an jour pour jour après les premières révélations d'Edward Snowden sur le programme d'écoute à grande échelle PRISM, revient plus spécifiquement sur une loi, le USA Freedom Act, qui a été votée par la Chambre des représentants. Celle-ci autorise la collecte des métadonnées internet, qui permettront à la NSA et à d'autres d'identifier qui envoie et qui réceptionne des courriels.
Nous comprenons que les gouvernements ont le devoir de protéger leurs citoyens. Mais la balance dans beaucoup de pays a penché trop fortement en faveur des gouvernements, au détriment des droits individuels. Cela sape les libertés que nous chérissons tous, et cela doit changer.
Le Sénat doit se prononcer ces prochaines semaines sur cette loi. Les CEO espèrent bien un infléchissement de la législation « qui aiderait à restaurer la confiance des utilisateurs d'internet ici et partout dans le monde, tout en sécurisant les citoyens ». De plus, Tim Cook et ses homologues cherchent à arracher aux législateurs la possibilité d'offrir aux utilisateurs un peu plus de transparence, notamment des détails sur le nombre et le type de requêtes que les entreprises reçoivent de la part de la justice américaine.
À l'instar d'autres entreprises du secteur, Apple met en ligne des rapports sur la transparence (dans lesquels la société ne peut pas tout dire) et récemment, a même diffusé un guide d'information en cas de requêtes judiciaires. L'EFF a d'ailleurs salué les efforts de la Pomme dans ce domaine.