L'été dernier, plusieurs ex-employés d'Apple Store portaient plainte contre l'employeur pour une raison étonnante : ils reprochent à Apple d'obliger les employés des boutiques à se soumettre à une fouille de leurs sacs personnels quand ils quittaient le magasin (lors de la pause déjeuner ou à la fin du service). L'idée étant évidemment de s'assurer qu'ils ne chapardaient rien.
Les minutes d'attente et de fouille à proprement parler n'étaient pas comptées sur le temps de travail. Or, ces opérations pouvaient représenter entre 50 à 90 minutes par semaine, soit un manque à gagner annuel de 1 400$ (lire : Une plainte pour des heures sup' non payées dans les Apple Store américains [MAJ]). Amanda Friekin et Adam Kilker, les deux premiers plaignants, ont été rejoints par Brandon Fisher et Dean Pelle. Tous ont déposé un recours collectif contre Apple, en espérant récupérer l'argent perdu lors de ces heures sup' non payées, et forcer la Pomme à interdire cette pratique.
La préparation du procès va bon train et une motion soumise par les avocats d'Apple a fait tiquer le juge en charge de l'affaire, William Alsup. Le cabinet a expliqué qu'Apple n'oblige pas ses employés à prendre avec eux un sac contenant leurs effets personnels, ou des appareils Apple pour travailler. Ceux qui viennent les mains dans les poches ne sont pas fouillés.
« Les employés qui viennent travailler sans leurs sacs [ou leurs terminaux personnels] sont pleinement capables de remplir leur mission », ont indiqué les avocats d'Apple. Lors de cette audition, Alsup a estimé, lui, qu'il n'était pas si facile de laisser un iPhone, un iPad ou MacBook à la maison, et que ces appareils étaient en quelque sorte « une nécessité pour vivre ».
Les représentants des plaignants n'ont eux pas manqué de moquer cette déclaration. « Si l'on suit le raisonnement d'Apple, [les contrôles de sécurité] ne peuvent pas être compensés parce que des employés peuvent "choisir" de ne pas porter de vêtements au travail et, donc, d'éviter les détecteurs de métaux de l'entreprise ». Se faisant ensuite l'avocat du diable, le juge a répliqué qu'il avait bien vécu 60 ans sans téléphone. « Pourquoi est-ce si important pour quelqu'un d'avoir un portable ? », s'est-il demandé.
Si cet argument ne suffisait pas, les représentants d'Apple se sont également employés à démolir la réputation des plaignants : Amanda Friekin prenait des pauses trop longues ; Adam Kilker aurait escroqué le constructeur en demandant le remboursement complet de produits Apple achetés avec sa réduction employé ; Brandon Fisher aurait eu des problèmes liés à sa performance ; enfin, Dean Pelle chercherait lui à se venger de son ex-employeur après avoir été licencié suite à une dispute avec un client.
Le juge doit rendre une décision concernant cette motion d'ici la semaine prochaine.
Source : Electronista