Dans la foulée des résultats de son second trimestre fiscal, Apple a annoncé le fractionnement de ses actions par sept, ainsi qu'un renforcement de son programme de rachat d'actions qui passe de 60 à 90 milliards de dollars (lire : Apple annonce un split de son action). Des douceurs pour les actionnaires qu'il va falloir financer, mais quoi de plus facile quand le trésor de guerre de l'entreprise est de 150 milliards de dollars ?
Le problème, c'est qu'Apple ne peut pas faire ce que bon lui semble de cette montagne phénoménale de billets verts, dont 88% est détenu à l'étranger. Le constructeur pourrait rapatrier une partie de cet argent, mais il lui faudrait alors régler 35% de taxes sur les dollars réintroduits aux États-Unis. Cela a été un des points de contentieux entre Tim Cook et le Sénat américain au printemps dernier, durant lequel le patron d'Apple a notamment plaidé pour une baisse de cette imposition (lire : Tim Cook a passé son oral devant les sénateurs).
Plutôt que de rapatrier ces capitaux, Apple s'endette : l'entreprise va ainsi émettre 17 milliards d'obligations, afin de financer une partie du programme de rachat d'actions. Une situation paradoxale, mais les taux d'intérêts étant particulièrement bas, l'opération ne coûtera pas bien cher à Apple. Il y a un an presque jour pour jour, le constructeur s'était endetté à cette même hauteur (lire : Apple vend un montant record d'obligations à un taux historiquement bas). À l'époque, les investisseurs s'étaient bagarrés pour acheter des obligations Apple : l'opération avait été souscrite à hauteur de 52 milliards au lieu des 17 demandés. Nul doute qu'il devrait en être de même cette année.
Apple a dépensé 18 milliards de dollars dans le programme de rachat d'actions au premier trimestre, durant lequel la société a racheté pour 31,7 millions d'actions. Avec les 2,7 milliards reversés sous forme de dividendes aux actionnaires, Apple a donc rendu près de 21 milliards de dollars en trois mois. Toute cette activité financière contribue à alimenter le rallye boursier d'AAPL. L'action du groupe a connu son plus haut en douze mois aujourd'hui à Wall Street, avec une hausse de plus de 3% à 593$. C'est 60$ de plus par-rapport à mercredi, avant donc les résultats financiers du premier trimestre.