Partenaires depuis trois ans, sans que cette collaboration n’ait pour le moment donné le jour à des produits, Liquidmetal et Apple se sont libérées d’une partie de leurs engagements réciproques. L’accord de partage de leur propriété intellectuelle est en effet arrivé à expiration sans être renouvelé.
C’est Tom Steipp, le CEO de Liquidmetal, qui l’a annoncé lors de l’annonce des résultats financiers du T4 2013 de sa société. Répondant aux questions des analystes, il remarque que la réglementation boursière oblige Liquidmetal à communiquer sur une prolongation de son accord avec Apple. Or elle ne l’a pas fait, alors qu’il a « été signé en août 2010 » et « prolongé en juin 2012 […] de manière rétroactive pour couvrir la période allant de février 2012 à février 2014. » En toute logique donc, cet accord a expiré le mois dernier.
Comme le dit Steipp lui-même, cela ne signifie pas pour autant qu’Apple a coupé les ponts avec Liquidmetal : la firme de Cupertino bénéficie « d’une licence perpétuelle » pour une utilisation exclusive de cet alliage métallique amorphe dans le domaine de l’électronique grand public1. Seul l’accord de partage de la propriété intellectuelle mutuelle aux deux sociétés semble affecté, même si la situation n’est pas parfaitement claire, aucune des deux sociétés n’étant connue pour sa faculté à communiquer clairement sur ce genre de problèmes.
L’accord en question stipule qu’Apple et Liquidmetal ont toutes deux plein droit sur les brevets, modèles et marques conçus pendant la durée de l’accord. Ces droits sont acquis à perpétuité : les deux sociétés pourront donc continuer à exploiter, dans le futur, l’intégralité de la propriété intellectuelle qu’elles ont co-développée entre 2010 et 2014. Toute recherche future de Liquidmetal sur les alliages amorphes ne peut être exploitée par Apple sans nouvel accord, et vice-versa.
L’association entre les deux sociétés n’ayant pour le moment pas porté ses fruits, il est possible qu’Apple n’ait pas jugé bon de renouveler cet accord, du moins pas pour le moment. Il est aussi possible que la recherche ait progressé à un stade suffisant pour qu’Apple n’ait plus à y consacrer d’autres ressources que celles nécessaires à une intégration de ces technologies dans des produits. D’autant qu’une provision du contrat indique clairement qu’Apple conserve un droit de préemption pendant les deux ans à venir. Autrement dit, toute tentative d’acquisition de Liquidmetal ne pourrait être réalisée sans l’accord d’Apple.
- 1 .Même si Liquidmetal peut accorder une licence à un concurrent direct d'Apple, à condition que la firme de Cupertino lui en donne l'autorisation. ↩