Le puissant homme d'affaires Carl Icahn vient d'adresser une lettre à Tim Cook dans laquelle il pousse une nouvelle fois Apple à revoir à la hausse son programme de rachat d'actions.
Carl Icahn, qui a fait frémir à plusieurs reprises le cours de l'action AAPL depuis qu'il a annoncé cet été qu'il avait investit massivement dans Apple, continue ses manoeuvres. « Quand nous nous sommes rencontrés [le 1er octobre], mes associés et moi possédions 3 875 063 titres d'Apple. Depuis ce matin, nous en possédons 4 730 739, une augmentation de 22 % », écrit le raideur à Tim Cook. Sa participation s'élève donc aujourd'hui à 2,5 milliards de dollars, soit environ 0,5 % de la capitalisation boursière.
En prenant une place de plus en plus importante dans le capital, Icahn compte faire plier Cook sur le programme de rachats d'action. D'ici 2015, Apple rachètera pour 60 milliards de dollars de ses actions. Une opération qui permettra à l'entreprise de reprendre le contrôle d'un septième de ses actions. Mais pour Icahn, qui sait que chaque action rachetée devient une action sans droit de vote, ce n'est pas assez. Le briscard de la finance milite depuis plusieurs mois pour que le programme s'élève à 150 milliards de dollars.
Dans sa lettre parue aujourd'hui, Carl Icahn assure qu'il n'a rien contre la direction d'Apple en place et la stratégie opérationnelle. « Notre critique porte sur une seule chose : la taille et le calendrier du programme de rachat. Il est évident qu'il devrait être bien plus important et immédiat. », répète l'homme d'affaires qui souligne qu'Apple a 147 milliards de dollars de liquidités (lire : Apple : 10 % des réserves de cash des entreprises US.
Il estime que si son conseil est suivi, l'action pourrait monter à 1 250 $ d'ici trois ans — elle navigue autour des 500 $ ces derniers mois. « Tout retard supplémentaire dans l'exécution du rachat que nous proposons va refléter un manque d'expertise de la part du conseil d'administration », conclut Carl Icahn qui écrit pourtant trois paragraphes plus haut qu'il n'a pas de véhémence à l'encontre de la direction de Cupertino.
« Le scénario est toujours le même. Il prend une part significative du capital, on lui propose un siège au conseil, il commence à poser des questions, met le PDG sur la sellette et, ensuite, c'est tout le conseil qui finit par s'interroger », témoigne un lobbyiste qui a travaillé pour des entreprises ciblées par Icahn, dans un reportage du Monde.
Warren Buffet, autre ponte du monde de la finance, s'est récemment élevé contre Icahn. « Les sociétés ne devraient pas être dirigées dans le but de faire plaisir à Wall Street. [Le conseil d'administration d'Apple] a fait un sacrément bon boulot dans la conduite de l'entreprise et je leur accorderai mon soutien », a-t-il déclaré. En clair, Carl Icahn n'est que de passage et n'a d'autre objectif que de valoriser son pourcentage d'actions Apple avant d'aller voir ailleurs.