Glenn Reid a dirigé le développement des premiers iMovie et iPhoto ainsi que quelques unes des versions suivantes. Sur son blog, dans un ancien billet qui est remonté à la surface, il raconte quelques anecdotes de cette période (à partir de 1998) où il a étroitement collaboré avec Steve Jobs.
Le patron d'Apple suivait de très près la création de ces produits qui correspondaient à certaines de ses passions. Reid avait déjà travaillé avec Jobs chez NeXT et avant cela il fut parmi les premiers employés d'Adobe.
Ayant quitté NeXT pour lancer un logiciel de PAO sur cette plateforme, il fut rappelé par son ancien patron lorsque celui-ci reprit les commandes d'Apple. Sa mission était de créer iMovie 1.0 en neuf mois, au sein d'une équipe de 3 personnes passée à 4 après quelques mois.
Cette équipe fonctionnait à l'abri des regards, sans soutien marketing ni assistance particulière. Les vitres des bureaux étaient masquées pour éviter la curiosité des autres employés. Dans Radar, la base de données d'Apple de recensement des bugs, la section dévolue à iMovie était intitulée "Tax Department", l'équipe était d'ailleurs installée au même étage que cette division sans rapport aucun avec l'ingénierie logicielle. Quant au Senior Vice-President en charge de ces quelques ingénieurs, il s'occupait lui aussi de tout autre chose : le SAV.
Selon Reid, il ne devait guère y avoir plus de 5 ou 10 personnes dans la société qui savaient ce qui se tramait. Apparu avec le premier iMac DV et sa connectique FireWire, iMovie s'inscrivait dans la stratégie baptisée en interne (et plus tard développée en public) du "hub numérique".
La création ensuite d'iPhoto suivit la même procédure. Quelques années plus tard, les logiciels composant la suite iLife faisaient l'objet de longues réunions hebdomadaires de 3 ou 4 heures dans la salle du conseil d'administration, où les personnes conviées, restant debout pour ne pas trainer, passaient en revue les détails.
Glenn Reid estime qu'à son sens, Steve Jobs était en quelque sorte le "chef produit" de tout ce qu'Apple faisait. Le PDG lui a un jour confié que la raison pour laquelle il voulait être le patron était que cela lui donnait le droit de participer à ces réunions de création de produits où l'on travaille sur les moindres détails.
Les idées étaient jetées dans un « chaudron » commun, puis remuées et sans se soucier de qui les avait formulées. Il n'y avait pas d'un côté les idées du patron et de l'autre celles de ses employés. Le tri et la tâche de retrouver qui avait proposé quoi étaient fait plus tard, par les personnes en charge de rédiger la documentation des brevets…
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Le patron d'Apple suivait de très près la création de ces produits qui correspondaient à certaines de ses passions. Reid avait déjà travaillé avec Jobs chez NeXT et avant cela il fut parmi les premiers employés d'Adobe.
Ayant quitté NeXT pour lancer un logiciel de PAO sur cette plateforme, il fut rappelé par son ancien patron lorsque celui-ci reprit les commandes d'Apple. Sa mission était de créer iMovie 1.0 en neuf mois, au sein d'une équipe de 3 personnes passée à 4 après quelques mois.
« Je me souviens de certaines des premières réunions, à 3 ou 4 enfermés dans une salle quelque part sur le campus d'Apple, avec plusieurs tableaux blancs, en train de discuter de ce qu'iMovie devait être (ou ne pas être). C'était parfait en tant que processus de création d'un logiciel.
Steve esquissait une idée sur le papier, on y travaillait pendant un moment, on le montrait, on regardait ce qui n'allait pas et on avançait par itérations successives, encore et encore. Ca se passait toujours comme ça. Par itérations. C'est vraiment la clef du design. Continuer à améliorer par petites touches jusqu'au lancement. »
Cette équipe fonctionnait à l'abri des regards, sans soutien marketing ni assistance particulière. Les vitres des bureaux étaient masquées pour éviter la curiosité des autres employés. Dans Radar, la base de données d'Apple de recensement des bugs, la section dévolue à iMovie était intitulée "Tax Department", l'équipe était d'ailleurs installée au même étage que cette division sans rapport aucun avec l'ingénierie logicielle. Quant au Senior Vice-President en charge de ces quelques ingénieurs, il s'occupait lui aussi de tout autre chose : le SAV.
Selon Reid, il ne devait guère y avoir plus de 5 ou 10 personnes dans la société qui savaient ce qui se tramait. Apparu avec le premier iMac DV et sa connectique FireWire, iMovie s'inscrivait dans la stratégie baptisée en interne (et plus tard développée en public) du "hub numérique".
« Avant iMovie et plus tard iTunes et iPhoto, très peu de personnes stockaient des photos personnelles, de la musique ou des vidéo familiales sur leur ordinateur. »
La création ensuite d'iPhoto suivit la même procédure. Quelques années plus tard, les logiciels composant la suite iLife faisaient l'objet de longues réunions hebdomadaires de 3 ou 4 heures dans la salle du conseil d'administration, où les personnes conviées, restant debout pour ne pas trainer, passaient en revue les détails.
Glenn Reid estime qu'à son sens, Steve Jobs était en quelque sorte le "chef produit" de tout ce qu'Apple faisait. Le PDG lui a un jour confié que la raison pour laquelle il voulait être le patron était que cela lui donnait le droit de participer à ces réunions de création de produits où l'on travaille sur les moindres détails.
« Il était là au milieu, en tant que membre de l'équipe, pas en tant que PDG. Il laissait discrètement sa casquette de CEO à la porte, et il collaborait avec nous. »
Les idées étaient jetées dans un « chaudron » commun, puis remuées et sans se soucier de qui les avait formulées. Il n'y avait pas d'un côté les idées du patron et de l'autre celles de ses employés. Le tri et la tâche de retrouver qui avait proposé quoi étaient fait plus tard, par les personnes en charge de rédiger la documentation des brevets…
« La potion magique de Steve c'est qu'il était avant tout un créateur de produits et qu'il était assez intelligent pour savoir que pour y parvenir, il devait avoir dans une main la baguette magique que confère le poste de CEO […] Je crois que le fait, un jour, de s'être vu retirer tous les pouvoir lui a fait comprendre à quel point il était important que cela ne se reproduise plus, sauf à ne plus pouvoir être à nouveau le chef de produit ».
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