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Apple : retour sur Eddy Cue et Bob Mansfield

Florian Innocente

vendredi 02 novembre 2012 à 06:17 • 15

AAPL

Le jeu de chaises musicales survenu à la direction d'Apple continue d'alimenter la chronique en anecdotes sur ceux qui restent et celui qui part (Scott Forstall seul puisque le sort de John Browett ne suscite qu'indifférence). Dans la première catégorie, il y a Bob Mansfield. AllThingsD revient sur son annonce de départ à la retraite, soudainement transformé en un maintien puis confirmé pour une durée de deux ans.

L'actuel Senior Vice President Technologies n'aurait pas fait du départ de Scott Forstall la condition du prolongement de sa présence chez Apple, affirme le site. Pour autant, d'après un observateur, il semble que Mansfield était plus enclin à prolonger son bail chez Apple en sachant que Scott Forstall sortirait du tableau. Un Forstall qui, depuis le 29 octobre, a officiellement hérité du titre de "conseiller spécial du CEO" Tim Cook.

Autre figure importante qui reste, Eduardo 'Eddy' Cue, le Senior Vice President Internet Software and Service. Un titre qui recouvre de nombreux territoires chez Apple et pas des moindres : les App Store, l'iTunes Store, l'iBookstore, iCloud, Siri, Maps et iAd. Excusez du peu.

Cue est moins connu que d'autres dirigeants d'Apple, mais il fut un intime de Jobs, convié à des moments importants de la vie personnelle du PDG disparu (son mariage) jusqu'à son décès où une poignée de ses lieutenants étaient présents lors des funérailles : Eddy Cue, Tim Cook, Jonathan Ive et Katie Cotton (responsable de la communication mondiale de l'entreprise), d'après ce qu'en dit Adam Lashinsky dans son livre 'Inside Apple'.

Dans une autre vie, Eddy Cue sera peut-être pompier, puisqu'il a hérité de Plans, de Siri et avant eux de MobileMe, lorsque Steve Jobs eut besoin de quelqu'un pour remettre de l'ordre dans le prédécesseur d'iCloud.

C'est aussi lui qui fit l'interface entre le patron d'Apple et les maisons de disques et les studios lors des négociations pour obtenir des contenus pour iTunes. Un rôle de "bon flic" à côté du "méchant flic" alias Steve Jobs, comme le raconte CNET dans un portrait qu'il consacre à ce vétéran d'Apple (23 ans d'ancienneté).

Bob Bowman, qui gère les droits de la ligue de baseball, décrit Cue en des termes flatteurs, mais souligne aussi un tempérament acéré « Eddy est un génie, il est brillant, éclairé et ferme. Quoi qu'on leur ait demandé il ne se sont jamais contentés de répondre : Ok. » On lui prête d'avoir déminé il y a cinq ans des relations entre Apple et les maisons de disques, devenues explosives.

Une anecdote est racontée, remontant à 2006. Cue était l'invité d'un séminaire interne de Warner Music, rassemblant les personnes s'occupant du catalogue des artistes et d'autres fonctions artistiques. Eddy Cue devait y faire une allocution. Une heure avant qu'il ne prenne la parole, les responsables de Warner lui firent part de leurs nouvelles exigences alors que le contrat liant le label à Apple arrivait bientôt à expiration.

Ils réclamaient une flexibilité sur les prix au prétexte que tous les artistes n'impliquent pas les mêmes investissements. Ils désiraient aussi qu'iTunes s'ouvre à d'autres baladeurs que l'iPod. Eddy Cue écouta jusqu'à la fin et répondit immédiatement et calmement, sans en référer à Jobs, qu'Apple n'accéderait pas à leurs demandes et qu'en cas d'expiration du contrat sans qu'une solution soit trouvée, les contenus de Warner Music seraient simplement retirés de l'iTunes Store. Puis il alla faire son discours comme prévu. Le renouvellement du contrat fut signé pour trois ans, sans changements.

ADWEEK, dans un article de 2011, donne un autre éclairage, avec un Cue présenté comme changeant dans ses positions, affirmant une chose et la niant peu de temps après. Laissant à penser que Steve Jobs était entre temps intervenu.

Les contacts de CNET le décrivent comme quelqu'un qui évite la condescendance à l'égard de ses interlocuteurs chez les labels. Qui a instauré des réunions trimestrielles avec les maisons de disque pour discuter des moyens d'améliorer les ventes et resserrer les liens entre elles et Apple. Une pratique adoptée depuis par la concurrence.

En 2007, Universal Music puis Sony menacèrent Apple de se retirer d'iTunes si plus de contrôle sur les prix ne leur était pas donné et si le service ne s'ouvrait pas davantage. Universal souhaitait aussi arrêter de reconduire des contrats sur plusieurs années et privilégier une base mensuelle. Deux ans plus tard, Cue accéda à la demande sur les contrats qui pourraient être rompus au bout de 30 jours. Mais pour mieux faire comprendre à ses interlocuteurs que cette situation s'apparentait à une confrontation nucléaire où chacun peut réduire tout le monde en poussière. Au lieu de cela, il plaida pour une approche plus raisonnée. La même année, les prix finirent par gagner en flexibilité sur iTunes et en échange Apple obtint que les DRM soient supprimées.

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