Bloomberg livre à son tour quelques éléments de la biographie de Steve Jobs.
Aider la nouvelle génération
Lors de l'annonce du décès de Jobs, Larry Page le PDG de Google avait raconté que le patron d'Apple l'avait gratifié de quelques conseils au vu de ses nouvelles responsabilités (Page a pris la barre du groupe au printemps dernier, en remplacement d'Eric Schmidt). Jobs a expliqué à son biographe, Walter Isaacson, qu'il souhaitait profiter du temps qu'il lui restait pour aider la nouvelle génération d'entrepreneurs.
Il avait ainsi rencontré Larry Page, à la demande de ce dernier, pour lui expliquer comment éviter les blocages et obstacles qui peuvent un jour amener une entreprise à s'égarer ou se faire doubler par d'autres acteurs de seconde catégorie.
«Réfléchis à ce que Google veut devenir lorsqu'il sera arrivé à son âge adulte. Google est maintenant présent partout. Quels sont les cinq produits sur lesquels tu dois te concentrer ? Débarrasse-toi des autres, parce qu'ils vont de tirer vers le bas. Sinon tu vas devenir comme Microsoft» a expliqué Jobs à Page.
Un Jobs qui, au départ, avait hésité à accéder à la demande du cofondateur de Google, au vu des procédures entamées autour des questions de propriété intellectuelle avec Android.
Le patron d'Apple a néanmoins changé d'avis, se référant à sa propre expérience, lorsque l'un des cofondateurs d'HP, William Hewlett, l'avait aidé à ses débuts. Jobs s'est alors décidé à suivre cet exemple pour d'autres jeunes chefs d'entreprises de la Valley.
«Je vais continuer à faire ça avec des gens comme Mark Zuckerberg. C'est ainsi que je vais passer une partie du temps qui m'est laissé. Je peux aider la prochaine génération à se souvenir de la lignée des grandes entreprises qui sont ici et comment faire perdurer cette tradition. J'ai beaucoup reçu de la Valley. Je dois faire de mon mieux pour donner à mon tour»
Tim Cook
Le nouveau PDG d'Apple a fait partie des personnes interviewées par Issacson. De Jobs, au moment où il est revenu en 2004 après sa première absence pour raisons médicales, il dit qu'il était comme «en mission. Alors qu'il dirigeait une grande entreprise il continuait de prendre des décisions audacieuses que personne d'autre, je crois, n'aurait osé prendre.».
De Cook, Jobs a raconté qu'il l'avait fait venir de Compaq pour mettre en place des procédures de fabrication à la demande (Apple, avant le retour de Jobs, était une habituée des niveaux de stocks incontrôlés, ndr) «Je savais ce que je voulais et j'ai rencontré Tim, et il voulait la même chose».
L'effet Cook s'est fait sentir. Il a taillé dans le vif, ramenant le nombre de fournisseurs d'Apple de 100 à 24, rapporte Bloomberg. Il a persuadé les heureux élus de proposer de meilleures conditions s'il ne voulaient pas perdre Apple comme client. Cook a fermé aussi 10 entrepôts sur 19 de manière à limiter les endroits où les marchandises risquaient de s'empiler. A partir de septembre 1998 Cook avait ramené le volume des stocks de un mois à six jours (ce type de chiffres fut souvent cité dans les premières keynotes de Jobs - parfois en se comparant à Dell - comme l'une des démonstrations de la nouvelle efficacité d'Apple).
Cook raconte avoir décidé au bout de cinq minutes de discussion avec Jobs qu'il allait prendre le poste. «Mon intuition me disait qu'aller chez Apple serait une occasion unique de travailler avec un génie créatif. On apprend aux ingénieurs à prendre des décisions d'une manière analytique, mais il y a des situations où se fier à vos tripes ou à votre intuition est plus qu'indispensable.»
Cook confie aussi qu'il n'avait cure de voir que l'on attribuait à Jobs toutes les réussites d'Apple «Pour parler franchement, je préfèrerai que mon nom ne soit jamais dans les journaux».
Une attitude effacée et loin des projecteurs mais pour autant, explique Cook, s'agissant des rapports avec Jobs, il était nécessaire de faire valoir et de défendre ses choix “J'ai réalisé très tôt que si l'on n'exprimait pas votre opinion [avec Jobs] on se faisait faucher. Il prend des positions opposées pour déclencher plus de discussions, parce que cela peut amener à de meilleurs résultats. Et si vous n'êtes pas prêt à être en désaccord, vous ne survivrez pas».
En 2009, à l'occasion d'une conférence de résultats et alors que Cook assurait l'intérim - la santé de Jobs inquiétant les investisseurs - il déclara qu'Apple allait continuer à réussir, qu'importe la personne à sa tête. Jobs a raconté à son biographe qu'en entendant ces propos, il ne savait pas s'il devait «être fier ou blessé, à l'idée que cela était peut-être vrai.».
Sur le même sujet :
- Steve Jobs : anecdotes et extraits de sa biographie
- La biographie de Steve Jobs écrite par Walter Isaacon est en vente le 26 octobre sur Amazon et la Fnac et le 3 novembre sur l'iBookstore.
Aider la nouvelle génération
Lors de l'annonce du décès de Jobs, Larry Page le PDG de Google avait raconté que le patron d'Apple l'avait gratifié de quelques conseils au vu de ses nouvelles responsabilités (Page a pris la barre du groupe au printemps dernier, en remplacement d'Eric Schmidt). Jobs a expliqué à son biographe, Walter Isaacson, qu'il souhaitait profiter du temps qu'il lui restait pour aider la nouvelle génération d'entrepreneurs.
Il avait ainsi rencontré Larry Page, à la demande de ce dernier, pour lui expliquer comment éviter les blocages et obstacles qui peuvent un jour amener une entreprise à s'égarer ou se faire doubler par d'autres acteurs de seconde catégorie.
«Réfléchis à ce que Google veut devenir lorsqu'il sera arrivé à son âge adulte. Google est maintenant présent partout. Quels sont les cinq produits sur lesquels tu dois te concentrer ? Débarrasse-toi des autres, parce qu'ils vont de tirer vers le bas. Sinon tu vas devenir comme Microsoft» a expliqué Jobs à Page.
Un Jobs qui, au départ, avait hésité à accéder à la demande du cofondateur de Google, au vu des procédures entamées autour des questions de propriété intellectuelle avec Android.
Le patron d'Apple a néanmoins changé d'avis, se référant à sa propre expérience, lorsque l'un des cofondateurs d'HP, William Hewlett, l'avait aidé à ses débuts. Jobs s'est alors décidé à suivre cet exemple pour d'autres jeunes chefs d'entreprises de la Valley.
«Je vais continuer à faire ça avec des gens comme Mark Zuckerberg. C'est ainsi que je vais passer une partie du temps qui m'est laissé. Je peux aider la prochaine génération à se souvenir de la lignée des grandes entreprises qui sont ici et comment faire perdurer cette tradition. J'ai beaucoup reçu de la Valley. Je dois faire de mon mieux pour donner à mon tour»
Tim Cook
Le nouveau PDG d'Apple a fait partie des personnes interviewées par Issacson. De Jobs, au moment où il est revenu en 2004 après sa première absence pour raisons médicales, il dit qu'il était comme «en mission. Alors qu'il dirigeait une grande entreprise il continuait de prendre des décisions audacieuses que personne d'autre, je crois, n'aurait osé prendre.».
De Cook, Jobs a raconté qu'il l'avait fait venir de Compaq pour mettre en place des procédures de fabrication à la demande (Apple, avant le retour de Jobs, était une habituée des niveaux de stocks incontrôlés, ndr) «Je savais ce que je voulais et j'ai rencontré Tim, et il voulait la même chose».
L'effet Cook s'est fait sentir. Il a taillé dans le vif, ramenant le nombre de fournisseurs d'Apple de 100 à 24, rapporte Bloomberg. Il a persuadé les heureux élus de proposer de meilleures conditions s'il ne voulaient pas perdre Apple comme client. Cook a fermé aussi 10 entrepôts sur 19 de manière à limiter les endroits où les marchandises risquaient de s'empiler. A partir de septembre 1998 Cook avait ramené le volume des stocks de un mois à six jours (ce type de chiffres fut souvent cité dans les premières keynotes de Jobs - parfois en se comparant à Dell - comme l'une des démonstrations de la nouvelle efficacité d'Apple).
Cook raconte avoir décidé au bout de cinq minutes de discussion avec Jobs qu'il allait prendre le poste. «Mon intuition me disait qu'aller chez Apple serait une occasion unique de travailler avec un génie créatif. On apprend aux ingénieurs à prendre des décisions d'une manière analytique, mais il y a des situations où se fier à vos tripes ou à votre intuition est plus qu'indispensable.»
Cook confie aussi qu'il n'avait cure de voir que l'on attribuait à Jobs toutes les réussites d'Apple «Pour parler franchement, je préfèrerai que mon nom ne soit jamais dans les journaux».
Une attitude effacée et loin des projecteurs mais pour autant, explique Cook, s'agissant des rapports avec Jobs, il était nécessaire de faire valoir et de défendre ses choix “J'ai réalisé très tôt que si l'on n'exprimait pas votre opinion [avec Jobs] on se faisait faucher. Il prend des positions opposées pour déclencher plus de discussions, parce que cela peut amener à de meilleurs résultats. Et si vous n'êtes pas prêt à être en désaccord, vous ne survivrez pas».
En 2009, à l'occasion d'une conférence de résultats et alors que Cook assurait l'intérim - la santé de Jobs inquiétant les investisseurs - il déclara qu'Apple allait continuer à réussir, qu'importe la personne à sa tête. Jobs a raconté à son biographe qu'en entendant ces propos, il ne savait pas s'il devait «être fier ou blessé, à l'idée que cela était peut-être vrai.».
Sur le même sujet :
- Steve Jobs : anecdotes et extraits de sa biographie
- La biographie de Steve Jobs écrite par Walter Isaacon est en vente le 26 octobre sur Amazon et la Fnac et le 3 novembre sur l'iBookstore.