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PearC : le clone Mac allemand existe on l'a démarré

Florian Innocente

samedi 21 février 2009 à 13:35 • 379

Matériel

Le clone de Mac allemand PearC existe et ses PC vendus avec Leopard aussi. Nous leur avons acheté une machine, elle est arrivée hier matin avec Mac OS X 10.5.6 inclus. Rappel : le 5 février, alors qu'un tribunal américain est penché depuis plusieurs mois sur le contentieux entre Psystar et Apple, un assembleur allemand sortait du bois et y allait aussi de ses PC vendus avec Leopard (voir l'article PearC : "En Allemagne, c'est légal").

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Du PC, de l'iMac et du Mac Pro
Intrigués, nous avons voulu savoir s'il s'agissait d'une esbroufe ou non. L'installation de Mac OS X sur des PC ("Hackintosh") n'est pas chose nouvelle, des utilisateurs découvrent voire utilisent Leopard par ce biais. Mais dans un cadre commercial les exemples se comptent à peine sur les doigts d'une main, car cette vente est légalement très risquée pour les apprentis cloneurs.

Nous avons acheté l'une de leurs machines il y a un peu plus d'une semaine, elle est arrivée ce vendredi 20 février par DHL. Nous avions choisi l'un des modèles d'entrée de gamme, un "PearC Starter", avec quelques options. Une machine qui n'a pas d'équivalent chez Apple puisqu’elle associe des caractéristiques que l'on trouve à la fois dans les iMac et les Mac Pro, le tout pour un prix qui la situe entre le Mac mini et l'iMac : un peu plus de 700 €. Les prix démarrent à 599 € chez PearC.

En résumé, un modèle absent chez Apple et que certains appellent de leurs voeux : format tour, prix réduit, capacités d'extension accrues et performances correctes.

La configuration de ce PearC Starter : carte-mère Gigabyte GA-EP31-DS3L (sortie en février 2008), Intel Core 2 Duo (E7300) à 2,66 GHz, 4 Go de RAM DDR2 1066 MHz, 750 Go de disque dur (7200 t/min), Nvidia GeForce 8400GS à 512 Mo, un graveur de DVD 22x, une carte FireWire 400 (3 ports au dos et un en façade), six sorties USB (dont deux en façade), une carte PCI WiFi 802.11 b/g/n avec antennes externes, des entrées et sorties audio analogiques et SPDIF, des ports typiquement PC à foison (série et parallèle inutiles avec Mac OS X) mais pas de Bluetooth (il est en option sur une clef USB). Et plusieurs connecteurs (3 PCI Express et 2 PCI) et baies d'extension. Une configuration qui sur certains points n'est donc pas récente, mais PearC propose par exemple des configurations à base de Core i7 d'Intel.

Sans oublier une boîte d'installation de Leopard dans sa toute dernière version 10.5.6 et toujours sous cellophane. À cela s'ajoutait un CD de démarrage fait maison. Prix de l'ensemble : 732,85 €, Leopard compris et des frais de port de 31 €. Mais il faudra ajouter un écran, un clavier, une souris et des mini enceintes… ainsi que le coût de la boite de la suite iLife (79 €).


Le menu dans la vidéo permet de basculer en qualité HQ après le début de la lecture


Tour contre tour, il est évident qu'avec cet assemblage de métal et de plastique on a pas affaire à la qualité de finition d'un Mac Pro tout aluminium ou même d'un Mac tout court. Rien ne choquera un habitué du PC, mais lorsqu'on vient du monde Apple, sans faire de chauvinisme à outrance, on compare là un tracteur à une Audi. On referme un Mac Pro - certes autrement plus onéreux - comme on pousse la porte d'une berline allemande, alors qu'avec ce boîtier cela peut virer au sketche simplement pour repositionner correctement les panneaux latéraux en métal. Et l'intérieur est plus brouillon, là aussi on change complètement de planète.



En revanche notre PearC était nettement moins bruyant que ce que l'on redoutait. Il se fait entendre, mais bien moins que certains Power Mac G5 d'autrefois… Les Mac sont quasi imbattables sur ce point, mais ce PearC semble savoir rester relativement discret. À voir si cela se confirme après un usage plus poussé, nous y reviendrons plus tard avec quelques tests et impressions d'utilisation au quotidien.

Installation sans stress
D'installation il n'y a pas eu, Leopard est pré-installé par PearC. Nous avons juste fait un premier démarrage de la machine sur le CD de boot fourni, et pas vraiment de manipulations supplémentaires si ce n'est un choix à valider au départ. Au bout de quelques instants, nous sommes arrivés dans l'assistant de création du compte utilisateur de Mac OS X. La suite du chemin est connue, 5 min après on arrivait sur le bureau du Finder.



Seule surprise, l'affichage restait calé en 1024x768 et, une fois le Finder chargé, de forts effets de traînées dans les déplacements des fenêtres rendaient l'utilisation quasiment impossible. Un simple redémarrage plus tard et sans aucune autre action, tout est devenu parfaitement normal. Après avoir réglé notre Livebox elle a été reconnue sans problèmes par la carte PCI Wifi installée avec ses trois antennes externes. Là aussi l'intégration d'un Mac est toute autre. En revanche, si le PearC détectait toutes les box de notre immeuble notre Time Capsule est restée invisible. Nous avons modifié sa fréquence, elle était réglée sur 5 GHz, et elle est devenue exploitable immédiatement.


Mac OS X sans son Mac
La première impression est donc globalement positive, avec à peine quelques réserves. La machine existe, le fabricant la vend et la livre comme promis. Notre carton a toutefois reçu quelques impacts qui se voient sur le boîtier, merci le transporteur (Apple fait aussi plus costaud dans l'emballage…).

Les tarifs et les configurations distinguent ces machines de ce que propose Apple, et de prime abord elles semblent tourner tout à fait rond. L'installation s'est faite beaucoup plus vite et plus simplement qu'on le pensait (craignait). Mac OS X a également récupéré et installé sans problème deux mises à jour système, l'une pour Java, l'autre pour le support de fichiers RAW. Des mises à jour de moins bas niveau qu'une révision de sécurité ou une version de maintenance de Mac OS X (10.5.x). Selon PearC celles-ci ne devraient pas poser de problèmes et il s'engage à tenir ses clients informés dans le cas contraire. Aucune documentation n'était non plus fournie en cas de besoin de réinstaller le système, PearC nous a promis qu'elle suivrait par mail une fois sa traduction achevée. Quant à la garantie de la machine, elle est annoncée de deux ans (si la société existe encore…).

Reste que l'on n’a pas un Macintosh pur sucre, mais sur ce point, chacun aura sa vision des choses. On lit parfois sur MacGeneration des lecteurs habitués du Mac se dire prêts à travailler sur ce type de machines. Car pour eux un Mac c'est d'abord et surtout Mac OS X et le prix n'est pas une donnée abstraite pour tous. Mais en l'absence d'une bénédiction d'Apple on a toujours cette épée de Damoclès quant à la pleine compatibilité entre le système et ce matériel.

Cet attelage formé d'un PC avec Mac OS X n'est pas une solution pour tout le monde, clairement. D'aucuns la trouveront même encore onéreuse. Et chez Apple, logiciels et matériels sont conçus pour vivre et fonctionner ensemble. Les mauvaises surprises existent évidemment, tout n'est pas toujours rose, mais au moins, tel est le contrat posé sur la table par Apple. Avec ces clones, il y a une part d'aventure supplémentaire.

Une incertitude pas seulement technique, mais liée à la nature aussi des entreprises qui se lancent sur ce marché, glissant comme le montre la bataille judiciaire entre Apple et Psystar. La première contestant à la seconde le droit de vendre ses machines avec son OS. Le contrat de licence de Mac OS X le liant aux Macintosh et à eux uniquement. PearC est arrivé de nulle part et on en sait encore peu sur ses origines, ses moyens et surtout ses chances à transformer son essai. L'entreprise nous a déclaré avoir déjà vendu d'autres machines et Apple ne se serait pas manifestée à son endroit. Maintenant, pour ce qui de ce PearC Starter, affaire à suivre, nous allons le mettre au travail, comme nos autres Mac.

[maj] : ce PearC a récupéré et installé les documents, réglages système et le compte utilisateur de notre MacBook Pro de travail via l'utilitaire Assistant de migration de Mac OS X et par une connexion FireWire 400 entre les deux machines. Nous avons réalisé un montage vidéo rapide avec iMovie '09, et pendant l'export QuickTime de la séquence, fait tourner un DivX et lu une séquence Flash sur YouTube. Sans bruit supplémentaire ni problèmes de système. À suivre.

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