Creative a-t-il trouvé la meilleure arme pour lutter contre Apple ? Un an et demi après que son bouillonnant PDG, Sim Wong Hoo, a "déclaré la guerre du MP3", le groupe de Syngapour attaque l'iPod par le front des brevets. Au cœur du différend, la méthode de navigation des baladeurs numériques, celle qui a contribué par sa simplicité au succès des produits d'Apple. En août, Creative avait obtenu un brevet définissant "une méthode pour sélectionner un ou plusieurs morceaux de musique sur un baladeur numérique via une succession d'écrans hiérarchisés", demandé dès 2001 et désormais appelé "Zen Patent". C'est sur cette base que le Singapourien a déposé une plainte, annonçait-il lundi soir, devant l'International Trade Commission des États-Unis, une agence fédérale qui sera chargée de déterminer si, oui ou non, Apple viole le "Zen Patent". En parallèle, une autre procédure a été ouverte en Californie pour obtenir des dommages et intérêts.
Cette plainte, que Creative agite depuis l'hiver dernier, porte une menace substantielle sur Apple. Car au-delà des sanctions pécuniaires, elle s'accompagne d'une demande d'interdiction à la vente, à la promotion et à l'importation de l'iPod et de l'iPod nano aux États-Unis. C'est le principe de "l'injunction", arme redoutable mise à disposition des sociétés détentrices de brevets... et qui mène régulièrement à des accords à l'amiable. Dernièrement, un autre produit phare de la high-tech, le BlackBerry, en a été la victime. Au terme d'un feuilleton juridique interminable, son fabricant, le Canadien Research In Motion, a consenti début mars à verser la somme colossale de 612,5 millions de dollars à NTP qui l'accusait de violation de brevets dans la messagerie électronique, afin de pouvoir en poursuivre la commercialisation aux États-Unis. Sur les mêmes bases, eBay se débat depuis cinq ans avec un petit site de commerce en ligne, MercExchange, qui lui ordonne de retirer la fonction d'Achat immédiat de son site américain. Signe des crispations, l'affaire doit être tranchée par la Cour suprême.
Apple, cependant, n'est pas démunie. Car à la différence du brevet européen, qui privilégie l'antériorité du dépôt, l'américain prend en compte la date de l'invention ("first to invent"). C'est pourquoi Creative tient à rappeler qu'il a fait usage de cette interface dès 2000, dans son baladeur Nomad, soit un an avant la sortie de l'iPod en 2001. Néanmoins, Apple peut toujours tenter de faire valoir la primeur d'une telle interface, dans son système d'exploitation, voire dans NeXT. Après avoir gagné son bras de fer contre Apple Corps, c'est une nouvelle bataille juridique qui s'ouvre, liée encore une fois aux activités musicales. Un aveu d'impuissance de la part de Creative, qui ne parvient pas à revenir à la régulière sur son rival et voit ses pertes se creuser, tandis qu'il se réoriente sur les baladeurs haut de gamme, aux marges plus confortables. Mardi matin, dans les transactions électroniques hors séance, son action bondissait de plus de 10%.
Cette plainte, que Creative agite depuis l'hiver dernier, porte une menace substantielle sur Apple. Car au-delà des sanctions pécuniaires, elle s'accompagne d'une demande d'interdiction à la vente, à la promotion et à l'importation de l'iPod et de l'iPod nano aux États-Unis. C'est le principe de "l'injunction", arme redoutable mise à disposition des sociétés détentrices de brevets... et qui mène régulièrement à des accords à l'amiable. Dernièrement, un autre produit phare de la high-tech, le BlackBerry, en a été la victime. Au terme d'un feuilleton juridique interminable, son fabricant, le Canadien Research In Motion, a consenti début mars à verser la somme colossale de 612,5 millions de dollars à NTP qui l'accusait de violation de brevets dans la messagerie électronique, afin de pouvoir en poursuivre la commercialisation aux États-Unis. Sur les mêmes bases, eBay se débat depuis cinq ans avec un petit site de commerce en ligne, MercExchange, qui lui ordonne de retirer la fonction d'Achat immédiat de son site américain. Signe des crispations, l'affaire doit être tranchée par la Cour suprême.
Apple, cependant, n'est pas démunie. Car à la différence du brevet européen, qui privilégie l'antériorité du dépôt, l'américain prend en compte la date de l'invention ("first to invent"). C'est pourquoi Creative tient à rappeler qu'il a fait usage de cette interface dès 2000, dans son baladeur Nomad, soit un an avant la sortie de l'iPod en 2001. Néanmoins, Apple peut toujours tenter de faire valoir la primeur d'une telle interface, dans son système d'exploitation, voire dans NeXT. Après avoir gagné son bras de fer contre Apple Corps, c'est une nouvelle bataille juridique qui s'ouvre, liée encore une fois aux activités musicales. Un aveu d'impuissance de la part de Creative, qui ne parvient pas à revenir à la régulière sur son rival et voit ses pertes se creuser, tandis qu'il se réoriente sur les baladeurs haut de gamme, aux marges plus confortables. Mardi matin, dans les transactions électroniques hors séance, son action bondissait de plus de 10%.