Starlink, le fournisseur d’accès à internet par satellite créé par SpaceX, a ouvert une première bêta limitée auprès de quelques clients. L’entreprise d’Elon Musk parle d’une bêta « mieux que rien », on dirait plutôt une alpha en développement informatique. Pour les premiers cobayes, le service ne sera pas garanti et les performances pourront varier du simple au triple.
Cette étape est quand même importante : près de trois ans après le déploiement de son premier satellite, Starlink est prêt à accueillir des clients. Précisons qu’ils sont tous en Amérique du Nord et même si le service sera ouvert au monde entier, les États-Unis et le Canada seront servis en premier. Pour les bêta testeurs, l’entreprise a aussi mis en ligne une app pour iOS et pour Android, mais elle n’est pas proposée en France pour le moment.
Cette bêta « mieux que rien » nécessite de payer 499 $ pour l’équipement, qui intègre une antenne parabolique et un routeur, puis 99 $ par mois pour accéder à ce service. Pour ce prix, les testeurs pourront bénéficier d’un débit en téléchargement qui variera entre 50 et 150 Mbit/s et d’une latence qui oscillera entre 20 et 40 ms. Des coupures peuvent aussi survenir à n’importe quel moment, mais il n’y a pas de quota sur la quantité de données transférées.
Les mesures de performance en usage réel publiées jusque-là, notamment pendant la phase de tests internes, confirment ces débits en moyenne. Ce qui permet d’apprendre qu’en envoi de données, la vitesse tourne autour de 12 Mbit/s en moyenne, avec des pointes à légèrement plus de 40.
On est encore assez loin des promesses initiales, notamment sur la latence qui est censée être bien plus faible en raison de l’altitude peu élevée des satellites. Toutefois, ces premiers chiffres sont des limites de la bêta et le service devrait s’améliorer rapidement. Starlink s’avance sur la latence et évoque un chiffre de 16 à 19 ms pour l’été 2021. Sur les autres variables, l’entreprise reste encore prudente, mais la constellation de satellites est encore très réduite par rapport à l’objectif.
À l’heure actuelle, il y a 844 satellites Starlink qui tournent autour de la planète. Si tout va bien, l’entreprise devrait en avoir déployé 1 440 à la fin de l’année 2021 ou le début de l’année suivante. À ce stade, le service devrait sortir de bêta et être ouvert à tous en Amérique du Nord, mais le nombre total de satellites prévus pour couvrir le monde entier est beaucoup plus important : la firme envisage d’en avoir à terme jusqu’à 42 000 en orbite.
Starlink espère offrir des débits dignes de la fibre optique quand sa constellation sera complète et notamment une vitesse de téléchargement autour du gigabit. On n’y est pas encore, mais on devrait pouvoir vérifier l’été prochain si le service tient la route en version finalisée. On ne sait pas si le tarif de 99 $ par mois restera ou si c’est uniquement le prix de la bêta. Quoi qu’il en soit, si l’entreprise parvient à offrir 150 Mbit/s sans quota et avec une latence inférieure à 20 ms, ce sera une bien meilleure offre que ce qui existe aujourd’hui en connexion à internet par satellite.
À titre de comparaison, la filiale d’Orange Nordnet propose une série d’offres à partir de 40 € par mois (hors promotions) pour une connexion sans limite, mais avec 50 Go par mois « priorisés » et un débit qui peut être réduit au-delà. Même pour ces 50 Go, les débits théoriques sont loin d’être aussi bons : jusqu’à 22 Mbit/s en téléchargement et 6 Mbit/s en envoi.
Source : SpaceExplored