Apple avait un « petit quelque chose en plus » à présenter. Soit iBooks 3.0, le MacBook Pro 13 pouces, le nouveau Mac mini, le nouvel iMac avec un nouveau design, l'iPad 4 et l'iPad mini. Heureusement qu'elle avait dit « petit » !
iBooks 3.0
Nous vous révélions iBooks 3.0 ce week-end, Apple l'a officialisé. iBooks 3.0 inaugure le défilement continu : au lieu de tourner des pages, on peut désormais faire défiler le texte — Apple ressuscite le rouleau de parchemin, vingt siècles après l'invention du codex.
Elle intègre le partage sur Facebook et Twitter et améliore la prise en charge de la synchronisation iCloud. Une petite icône noire apparaît désormais dans le coin supérieur droit des couvertures : un tap, et l'on reprend la lecture là où l'on laissé sur un autre appareil. Apple se rapproche ainsi du système Whispersync d'Amazon.
Le million et demi de livres de l'iBookstore sera bientôt rejoint par des ouvrages dans de nouvelles langues, notamment l'arabe, le coréen, le chinois ou le japonais. iBooks 3.0 prend ainsi en charge la lecture de droite à gauche et de haut en bas.
iBooks 3.0 est d'ores et déjà disponible et est toujours gratuit.
Il est accompagné d'une nouvelle version d'iBooks Authors, dont la principale nouveauté est la prise en charge des polices utilisateur et des expressions mathématiques. Plusieurs nouveaux thèmes ont été ajoutés, notamment pour mieux prendre en compte l'orientation portrait, et Apple propose désormais des widgets multi-touch.
iBooks 3.0 intègre désormais un système de mise à jour des livres… mais uniquement pour ceux créés avec la nouvelle version d'iBooks Author. Une notification apparaîtra désormais dans le coin supérieur gauche de l'app.
MacBook Pro 13 pouces avec Retina Display
Le MacBook Pro 13 pouces est l'ordinateur le plus vendu de la gamme d'Apple, le remplacer est donc une tache difficile. C'est pourtant la mission que devra remplir le MacBook Pro 13" avec Retina Display — les modèles « standard » restent néanmoins au catalogue.
À 1,9 cm d'épaisseur, il est 20 % plus fin que le modèle classique. À 1,6 kg, il pèse près de 500 g de moins que le modèle classique. Il faut pour cela laisser de côté le SuperDrive et l'Ethernet. Il dispose néanmoins d'un port SD, d'un port HDMI, de deux ports USB 3.0, de deux ports Thunderbolt.
Bien sûr, ce modèle est attendu pour son écran : il s'agit d'un Retina Display de 2560 x 1600 pixels — la plus haute définition sur un ordinateur portable… après celle du MacBook Pro Retina 15". Il offre un contraste 29 % supérieur à l'écran de la gamme classique, 75 % de reflets en moins, et affiche 300 nits de luminosité.
Sa batterie asymétrique est répartie de part et d'autre du trackpad, et lui offre 7h d'autonomie. Sa configuration est néanmoins un entre-deux dans la gamme d'Apple : le modèle de base embarque un processeur Core i5 bicœur à 2,5 GHz avec une puce graphique Intel HD Graphics 4000 intégrée, 8 Go de RAM, 128 de SSD… pour 1 749 €. C'est 200 € de plus que la haut de la gamme classique, qui a l'avantage d'un processeur Core i7 à 2,9 GHz et de 750 Go de stockage (sur disque dur certes).
Mac mini
« Vous savez qu'il y aurait quelque chose baptisé "mini" dans cette présentation » : Phil Schiller a eu le bon mot pour annoncer le nouveau Mac mini. Sa mise à jour est mineure à l'extérieur, majeure à l'intérieur : il adopte l'USB 3.0 et la plateforme Ivy Bridge et les puces graphiques Intel HD Graphics 4000 et peut recevoir jusqu'à 16 Go de RAM, 1 To de disque dur et 256 Go de SSD en option.
Le modèle de base, proposé à 629 €, dispose d'un processeur Intel Core i5 bicœur à 2,5 GHz, 4 Go de RAM et 500 Go de disque dur. Le modèle serveur embarque un processeur Intel Core i7 quadricœur à 2,3 GHz, 4 Go de RAM et deux disques durs 1 To pour 1029 €.
iMac
L'iMac, invité presque surprise de ce keynote, a quant à lui reçu une mise à jour majeure : l'ordinateur de bureau le plus vendu aux États-Unis adopte un nouveau design. De profil, il ressemble à un iPad : ses bords sont extrêmement effilés, le profil grossissant à mesure que l'on se rapproche du pied. Les bords mesurent seulement 5 mm d'épaisseur — c'est 80 % plus fin que l'iMac actuel ! Évidemment, cette finesse sacrifie le SuperDrive, accessoire du passé selon les mots de Phil Schiller.
Pour atteindre cette épaisseur, il a fallu revoir l'écran : la dalle est 5 mm plus fine, et est désormais collée à la vitre qui la protège, ce qui économise 2 mm de plus. La lamination permet aussi de réduire les reflets, qui sont aussi évités grâce à un traitement anti-reflets déposé en couche fine : le nouvel iMac affiche 75 % moins de reflets que l'ancienne génération.
L'écran n'est pas Retina, mais utilise la technologie IPS, affiche 300 nits de luminosité… et chaque iMac est calibré individuellement en sortie de chaîne. L'iMac est toujours décliné en deux modèles, le premier avec un écran 21,5" 1920x1080 pixels, le deuxième avec un écran 27" 2560x1440 pixels.
L'architecture externe a été entièrement revue. La vitre de l'écran est toujours bord à bord, mais le « menton » est désormais joint de manière différente. Apple utilise désormais un soudage par friction en rotation qui fait du châssis de l'iMac un quasi-monocorps. L'iMac conserve un port SD, qui migre à l'arrière de la machine, et est doté de quatre ports USB 3.0, de trois ports Thunderbolt et d'un port Ethernet (ouf).
Apple semble avoir adopté la technologie Smart Response d'Intel, qu'elle rebaptise Fusion Drive. À la commande, on peut désormais choisir de doter son iMac d'un SSD de 128 Go et d'un disque dur de 1 à 3 To qui seront configurés de manière à être vu par le système comme un volume unique. Le SSD servira de cache pour le système et les applications et fichiers les plus souvent utilisés. Le résultat ? Un volume Fusion Drive est presque aussi rapide qu'un SSD, mais aussi volumineux qu'un disque dur classique.
Fusion Drive est disponible sur les modèles 27" et le 21,5" haut de gamme, ainsi que sur le Mac mini haut de gamme. Vous pouvez aussi configurer votre iMac de manière à posséder deux volumes distincts : vous pourrez alors choisir un disque dur de 1 à 3 To et un SSD jusqu'à 768 Go de SSD.
Le nouvel iMac 21,5" sera disponible à partir de novembre. Le premier modèle utilise un processeur Intel Core i5 quadricœur 2,7 GHz, 8 Go de RAM, une carte graphique Nvidia GT 640M Kepler 512 Mo et 1 To de disque dur pour 1 349 €. Le nouvel iMac 27" sera disponible à partir du mois de décembre. Le premier modèle est doté d'un processeur Intel Core i7 quadricœur 2,9 GHz, 8 Go de RAM, une carte graphique Nvidia GTX 660M Kepler 512 Mo et 1 To de disque dur pour 1 879 €.
Cette nouvelle gamme vaut donc 100 € de plus que la gamme actuelle, avec une meilleure configuration certes, mais la tendance est là : Apple a remonté l'ensemble de ses tarifs.
iPad 4
Après 100 millions d'iPad vendus, Apple appuie sur l'accélérateur et présente déjà l'iPad 4. À l'extérieur, il ne diffère en rien de l'iPad de troisième génération, à ceci près qu'il adopte Lightning. À l'intérieur, il passe par contre à un système A6X dont le processeur et la puce graphique sont deux fois plus puissants que leurs homologues sur A5X. L'iPad 4 conserve pourtant son autonomie de 10 h.
Il adopte la webcam FaceTime HD et sa puce 4G LTE a été revue pour être compatible avec plus de pays… mais a priori toujours pas la France, qui n'est pas mentionnée par Apple.
L'iPad 4 reprend la grille tarifaire de son prédécesseur : le modèle 16 Go est donc annoncé à 509 €. Il est toujours disponible en noir et en blanc, et est accompagné de quatre nouveaux adaptateurs :
- Lightning vers USB
- Lightning vers SD
- Lightning vers HDMI
- Lightning vers VGA
L'iPad 4 sera disponible en précommande à partir de ce vendredi.
iPad mini
Les applaudissements ont été nourris lorsque Phil Schiller a enfin levé le voile sur l'iPad mini. Il s'agit d'une sorte de gros iPod touch à l'extérieur avec ses deux coloris et son profil effilé, et d'une sorte d'iPad 2 à l'intérieur, avec son système A5. D'une épaisseur de 7,2 mm, il est 25 % plus fin que l'iPad 4 ; d'un poids de 308 grammes, il est 53 % plus léger que l'iPad 9,7".
L'iPad mini possède un écran de 7,85", un chiffre qu'Apple a arrondi à 7,9" pour en faire l'inverse de la diagonale de l'iPad 4, 9,7". Il n'est pas Retina : son écran se limite à 1024x768, la définition de l'iPad original. Les développeurs auront assez peu d'ajustements à apporter à leurs apps, à part pour les plus petits éléments d'interface.
On l'a dit et répété, le format 7,85" en 4:3 est le plus grand format que l'on puisse tenir à une main — sans que cela veuille dire que c'est particulièrement confortable, malgré les bords amincis. L'écran de l'iPad mini est ainsi 35 % plus grand que celui des tablettes 7", et affiche 67 % plus de contenu en navigation web en paysage que la Nexus 7 et ses concurrentes.
Malgré sa finesse, l'iPad mini conserve l'autonomie de dix heures du reste de la famille. Il adopte la connectique Lightning, la webcam FaceTime et l'iSight 5 MP, et est proposé à un tarif largement supérieur à celui des tablettes 7" : le modèle 16 Go est affiché à 339 €. L'iPad mini 64 Go avec connexion cellulaire (nano-SIM, alors que l'iPad 4 reste à la micro-SIM) est proposé à 674 € !
L'iPad 2 reste au catalogue à seulement 70 € de plus pour le modèle 16 Go, sans connecteur Lightning. L'iPad mini sera disponible en précommande le 26 octobre, pour une livraison à partir du 2 novembre dans de très nombreux pays. L'iPad mini avec connexion cellulaire sera disponible deux semaines plus tard, mais uniquement aux États-Unis dans un premier temps.
Pour conclure
L'iPad mini était attendu, et il se révèle en tout point conforme aux rumeurs. Son tarif est assez élevé, mais il faut rappeler que Google et Amazon vendent leurs tablettes 7" à prix coûtant voire à perte, alors qu'Apple préserve sa marge de près de 40 %. La firme de Cupertino semble néanmoins avoir de grandes ambitions : il sera disponible dans de nombreux pays dès le premier jour de son lancement.
La deuxième grande nouveauté de cette conférence de presse est sans doute le nouvel iMac, qui adopte un design ultra-fin et un nouvel écran qui n'est certes pas Retina, mais qui promet une excellente qualité. On peut désormais configurer ce monstre de puissance avec un processeur quadricœur à 3,4 GHz et une carte graphique Nvidia Kepler à 2 Go — mais la facture sera alors salée, d'autant qu'Apple a de nouveau relevé le prix de l'ensemble de son offre.
Fusion Drive, est un bon intermédiaire entre la rapidité et le stockage pour les machines de bureau — on l'attend sur Mac depuis deux ans déjà, à vrai dire. Fusion Drive est disponible sur l'iMac 21,5" haut de gamme, tous les iMac 27" et même le Mac mini haut de gamme.
Enfin, l'arrivée de l'iPad 4 est une petite surprise. On savait qu'Apple allait présenter un iPad 10" avec connecteur Lightning, mais on n’attendait pas une mise à jour si profonde. Apple a visiblement décidé de passer à la vitesse supérieure — sauf sur iTunes 11, que l'on attend toujours.