À nouveau, HTC a déposé plainte contre Apple pour violation de neuf brevets. Un énième rebondissement du feuilleton opposant les deux sociétés ? Pas tout à fait : il y a quelques jours à peine, ces neufs brevets appartenaient à Google.
La firme de Mountain View a fait l'acquisition de ces brevets il y a moins d'un an. Quatre proviennent de Motorola, Inc. : ils ont été achetés entre octobre 2010 et mars 2011, c'est-à-dire avant comme après la séparation de la société en deux entités. Google a depuis annoncé son intention d'acheter Motorola Mobility pour 12,5 milliards de dollars (lire : Google-Motorola : une acquisition à double tranchant). Trois de ces quatre brevets ont été déposés par Motorola, achetés par Google, puis revendus à HTC : on en trouve un sur un mécanisme de mises à jour OTA (# 5,418,524, 1995), un sur la communication entre un appareil maître et un périphérique esclave (# 5,630,152, 1997), et un autre sur la connexion d'un appareil à puce radio sur un ordinateur (# 5,302,947, 1994). Le quatrième brevet, sur l'enregistrement de préférences utilisateur selon la disponibilité des supports de stockage (# 5,630,159, 1997), a été déposé par Motorola et acheté par Tudor Empire, qui l'a revendu dans la foulée à Google. Société indépendante ? Société écran travaillant pour le compte de Google ? Impossible d'en savoir plus pour le moment.
Les cinq autres brevets proviennent d'Openwave et Palm. Les trois brevets d'Openwave ont été déposés par Purple Labs, depuis devenue Myriad Group. Cette société franco-suisse assure le développement d'un OS Linux pour téléphones, et est aujourd'hui comme Google en procès contre Oracle au sujet de Java. Myriad a vendu ces brevets à Openwave, qui les a cédé à Google, qui les a revendu à HTC : ils concernent le zoom des caractères lors de la frappe sur un clavier numérique ou le zoom des éléments lors du défilement dans une liste (# 6,473,006, 2002), un système de navigation Web simplifiée sur un terminal voix (# 6,708,214, 2004), et un système pour afficher des informations différentes mais liées sur différentes parties d'un écran de téléphone de manière dynamique (au contraire des zones LCD réservées, # 7,020,849, 2006).
Un des deux brevets de Palm a été déposé par Palm, a fait une partie de ping-pong entre les différentes réincarnations de la société, avant qu'Access (la société japonaise ayant acheté Palm OS), ne le vende à Google. C'est un brevet déposé par des ingénieurs français sur un système de notification discrètes s'affichant dans une barre de notifications, une idée phare de Palm OS avant d'être adoptée par Android (# 6,868,283, 2005). Le deuxième brevet est identique (# 7,289,772, 2007).
Contrairement aux déclarations de David Drummond donc (lire : Android et les brevets : une lettre ouverte de Google en forme d'écran de fumée), Google s'est bel et bien lancé corps et âme dans la course aux brevets : l'acquisition de ces brevets, en plus d'un bon millier provenant d'IBM et de ceux de Motorola Mobility, a permis à Google de multiplier par plus de quinze la taille de son portefeuille de brevets. La firme de Mountain View a surtout changé d'attitude : en cédant la propriété de ces neuf brevets à HTC le 1er septembre dernier, Google s'est pour la première fois impliqué dans la guerre des smartphones. Ni HTC, ni Google, n'ont révélé le montant de la transaction financière.
Cette cession a permis à HTC non seulement de lancer une nouvelle plainte devant un tribunal du Delaware, mais aussi de mettre à jour sa précédente plainte au Delaware ainsi que celle auprès de l'ITC. Ces brevets renforcent l'intégralité de la ligne de défense de HTC, dont la position avait été fragilisée ces derniers mois, au risque même d'entraîner Android avec elle (lire : HTC v Apple : l'ITC fragilise la position d'Android). Les quatre brevets provenant de chez Motorola ont été utilisés pour mettre à jour les plaintes jumelles au Delaware et à l'ITC. Les cinq autres brevets ont été utilisés pour relancer la machine judiciaires avec une nouvelle plainte au Delaware.
Google a donc indirectement attaqué Apple, par l'intermédiaire de HTC. Elle a aussi soutenu le maillon fiable de la chaîne Android : Motorola et Samsung, les deux autres grands vendeurs d'appareils Android, ont des portefeuilles de brevets très riches. La société semble donc déterminée à peser de tout son poids sur le terrain judiciaire, assistant pour la première fois, de la manière la plus détournée possible, un membre de l'Open Handset Alliance, le consortium des fabricants Android. Google s'est bien gardée d'attaquer Apple directement : la guerre judiciaire que se livre les acteurs du monde du smartphone ne fait semble-t-il que commencer…
La firme de Mountain View a fait l'acquisition de ces brevets il y a moins d'un an. Quatre proviennent de Motorola, Inc. : ils ont été achetés entre octobre 2010 et mars 2011, c'est-à-dire avant comme après la séparation de la société en deux entités. Google a depuis annoncé son intention d'acheter Motorola Mobility pour 12,5 milliards de dollars (lire : Google-Motorola : une acquisition à double tranchant). Trois de ces quatre brevets ont été déposés par Motorola, achetés par Google, puis revendus à HTC : on en trouve un sur un mécanisme de mises à jour OTA (# 5,418,524, 1995), un sur la communication entre un appareil maître et un périphérique esclave (# 5,630,152, 1997), et un autre sur la connexion d'un appareil à puce radio sur un ordinateur (# 5,302,947, 1994). Le quatrième brevet, sur l'enregistrement de préférences utilisateur selon la disponibilité des supports de stockage (# 5,630,159, 1997), a été déposé par Motorola et acheté par Tudor Empire, qui l'a revendu dans la foulée à Google. Société indépendante ? Société écran travaillant pour le compte de Google ? Impossible d'en savoir plus pour le moment.
Les cinq autres brevets proviennent d'Openwave et Palm. Les trois brevets d'Openwave ont été déposés par Purple Labs, depuis devenue Myriad Group. Cette société franco-suisse assure le développement d'un OS Linux pour téléphones, et est aujourd'hui comme Google en procès contre Oracle au sujet de Java. Myriad a vendu ces brevets à Openwave, qui les a cédé à Google, qui les a revendu à HTC : ils concernent le zoom des caractères lors de la frappe sur un clavier numérique ou le zoom des éléments lors du défilement dans une liste (# 6,473,006, 2002), un système de navigation Web simplifiée sur un terminal voix (# 6,708,214, 2004), et un système pour afficher des informations différentes mais liées sur différentes parties d'un écran de téléphone de manière dynamique (au contraire des zones LCD réservées, # 7,020,849, 2006).
Un des deux brevets de Palm a été déposé par Palm, a fait une partie de ping-pong entre les différentes réincarnations de la société, avant qu'Access (la société japonaise ayant acheté Palm OS), ne le vende à Google. C'est un brevet déposé par des ingénieurs français sur un système de notification discrètes s'affichant dans une barre de notifications, une idée phare de Palm OS avant d'être adoptée par Android (# 6,868,283, 2005). Le deuxième brevet est identique (# 7,289,772, 2007).
Contrairement aux déclarations de David Drummond donc (lire : Android et les brevets : une lettre ouverte de Google en forme d'écran de fumée), Google s'est bel et bien lancé corps et âme dans la course aux brevets : l'acquisition de ces brevets, en plus d'un bon millier provenant d'IBM et de ceux de Motorola Mobility, a permis à Google de multiplier par plus de quinze la taille de son portefeuille de brevets. La firme de Mountain View a surtout changé d'attitude : en cédant la propriété de ces neuf brevets à HTC le 1er septembre dernier, Google s'est pour la première fois impliqué dans la guerre des smartphones. Ni HTC, ni Google, n'ont révélé le montant de la transaction financière.
Cette cession a permis à HTC non seulement de lancer une nouvelle plainte devant un tribunal du Delaware, mais aussi de mettre à jour sa précédente plainte au Delaware ainsi que celle auprès de l'ITC. Ces brevets renforcent l'intégralité de la ligne de défense de HTC, dont la position avait été fragilisée ces derniers mois, au risque même d'entraîner Android avec elle (lire : HTC v Apple : l'ITC fragilise la position d'Android). Les quatre brevets provenant de chez Motorola ont été utilisés pour mettre à jour les plaintes jumelles au Delaware et à l'ITC. Les cinq autres brevets ont été utilisés pour relancer la machine judiciaires avec une nouvelle plainte au Delaware.
Google a donc indirectement attaqué Apple, par l'intermédiaire de HTC. Elle a aussi soutenu le maillon fiable de la chaîne Android : Motorola et Samsung, les deux autres grands vendeurs d'appareils Android, ont des portefeuilles de brevets très riches. La société semble donc déterminée à peser de tout son poids sur le terrain judiciaire, assistant pour la première fois, de la manière la plus détournée possible, un membre de l'Open Handset Alliance, le consortium des fabricants Android. Google s'est bien gardée d'attaquer Apple directement : la guerre judiciaire que se livre les acteurs du monde du smartphone ne fait semble-t-il que commencer…