Etes-vous un utilisateur Mac "décroissant" ? Décroissant dans le sens d'une remise à plat de vos besoins en puissance informatique. Avez-vous tiré le frein dans la course aux gigas-hertz (d'ailleurs, sauriez-vous répondre du tac au tac à la question de la fréquence de votre Mac…). Avez-vous renoncé à l'achat de configurations systématiquement les plus performantes au profit de la légèreté, du moindre encombrement ou de la mobilité ? Telles étaient les questions de notre appel à témoins. Une centaine de nos lecteurs y a répondu… Leurs réactions sont variées, souvent argumentées et on y relève des tendances.
D'abord une impression assez largement partagée d'une lassitude devant "la course à l'armement". Sauf à travailler dans la vidéo, la musique ou la 3D, on se satisfait beaucoup plus aujourd'hui de configurations à la puissance mesurée. Quelle différence avec quelques années en arrière, où l'on épluchait les caractéristiques des machines, hésitant entre deux modèles que séparaient quelques dizaines de (mega)-hertz… Une obsession des chiffres que l'un de ces témoins assimile plutôt à des comportements du monde PC, encore aujourd'hui.

On a aussi le sentiment, à la lecture de ces témoignages, que les exaspérations de certains (nos pages de réactions en résonnent encore) face à l'utilisation par Apple sur quelques configurations récentes de "vieux" processeurs (les Core 2 Duo) plutôt que les tout nouveaux (Core i3/5/7) ne sont pas unanimement partagées. Car chez eux l'attention se porte ailleurs que sur ce carré de silicium.
“On est arrivé au bout du toujours plus”
“Je note que pour nombre de mes proches, ce qui prévaut désormais, c'est plus le faible encombrement et la discrétion des appareils. Pour moi il s'agit du silence de fonctionnement et de la qualité de l'écran. Je préfère ainsi avoir un processeur sous-cadencé et une carte graphique moins puissante plutôt qu'un combo radiateur/ventilateur.” (Simeon)
“D'une façon générale il faudrait faire dans le léger et le simple. Je suis intrigué par ce que pourrait faire Apple avec les nouvelles puces ARM. On pourrait peut-être revenir à un meilleur rapport lourdeur de l'OS/puissance des machines. Pour moi la révélation, en matière de modèle informatique, reste mon "vieux" Palm T|X […] Je ne peux pas m'empêcher de penser que les ordinateurs devraient s'inspirer des interfaces des téléphones portables ou des anciens PDA.” (LeDocteur)
Ce qui renvoie au passage à l'évolution de Mac OS X avec Lion, où l'utilisateur qui sera venu à Apple par iOS retrouvera ses marques. Mais sur cette idée d'une influence des plateformes mobiles en direction des machines de bureau, notre lecteur y voit un inconvénient, leur côté "fermé" et ces magasins en ligne avec le tri qu'ils imposent à leurs contenus.
Internet est également passé par là, il est devenu le "périphérique" incontournable. En son absence, l'ordinateur paraît comme privé de l'essentiel de ses possibilités. Cet appui sur le réseau guide également des choix.
“J'ai un MacBook Pro qui date maintenant de 3 ans. Je me suis posé sérieusement la question de savoir ce que j'allais m'acheter le jour où il tombera en panne ou lorsqu'il deviendra trop lent. Et je me suis dit que le MacBook Air serait parfait pour le transport, et un Mac mini idéal pour la maison. Avec les outils de synchronisation qui existent maintenant (Dropbox, Sugarsync, etc), il est facile d'avoir plusieurs ordinateurs synchronisés.” (fap76)
“Je pense qu'aujourd'hui les performances des composants sont telles qu'elles n'ont plus guère de sens pour l'utilisateur lambda. Dix ans plus tôt il était peut-être spectaculaire d'avoir le dernier processeur, mais nos usages de l'informatique ont évolué, et à part quelques cas spécifiques où la puissance brute est une donnée essentielle, la décision ne se fait probablement plus sur ces données techniques (par ailleurs relativement imbuvables), mais plutôt sur des caractéristiques "objectives". Telles que la réactivité, la durée de la batterie ou encore la rapidité pour des tâches légères (rapidité que des puces "légères" comme celle qui équipe le MacBook Air permettent de largement garantir, sans compter l'usage parallèle du GPU qui vient d'autant plus soulager le CPU). Et la situation ne risque pas de s'arranger si l'on considère l'arrivée imminente des OS orientés "nuage" comme Chrome OS […] à ce titre le nouveau MacBook Air me paraît être un précurseur de ces ordinateurs du futur, et il y a fort à parier que les futures versions de Mac OS X seront de plus en plus "orientées nuage"”. (osc)
“J'en avais marre d'avoir des machines grosses, bruyantes"
Le MacBook Air et particulièrement la nouvelle gamme en séduit beaucoup à la lecture des réactions. Qu'importe si leurs puces ont une génération de retard, le mariage d'un SSD, d'écrans avec des définitions confortables et de poids tout en retenue fait mouche. Les iMac, malgré une poignée de critiques sur leur concept tout-en-un et "tout jetable", ont perdu leur statut de machine d'entrée de gamme (les prix en témoignent) pour devenir une alternative aux Mac Pro.

Des Mac Pro que des utilisateurs ont abandonnés : trop chers et une (sur)puissance qui ne se justifie plus ou, pire, qui n'est pas toujours exploitée par les logiciels “Il y a quelques années j'avais un Power Mac et un PowerBook, aujourd'hui j'ai un Mac mini et un iPad […] j'en avais marre d'avoir des machines grosses, bruyantes, qui consomment beaucoup d'énergie. Le mini répond à ces préoccupations de confort et "d'écologie". Je trouve qu'on est allés au bout du toujours plus de GHz, de Go et des 36 ports qu'avaient nos machines.
Il y a même des jours où je ne touche pas à mon Mac à la maison et où l'iPhone me suffit ! L'informatique des années 80/90 ne me botte plus. Il y a aussi une raison financière. Je ne peux plus me payer les machines pro d'Apple et ne souhaitant pas aller sur PC, le mini et l'iPad sont une solution économique pour rester sur Mac. Une fois que l'iPad aura pris un peu plus de coffre et sera plus autonome, il est même probable que je m'en contente et qu'il finisse par être ma seule machine Apple.” (ShowMeHowToLive)
“Je suis passé du Mac Pro 8 coeurs de 2009 à l'iMac… J'ai été très déçu du Mac Pro et de ses performances, la plupart des logiciels n'étant pas optimisés, je ne trouve pas normal qu'une machine à 4000 € sans écran aille moins vite qu'un iMac. La morale dans cette histoire c'est que le Mac Pro c'est beaucoup de marketing pour un tarif hallucinant…” (mediapress)
“Je suis en décroissance… De Mac Pro (inutile puisque les applications ne sont pas optimisées) à iMac 27" Core i5 avec l'écran 24" du Mac Pro. J'ai aussi un MacBook Pro 17" Unibody, bien lourd à transporter, et je me rends compte qu'en déplacement, je n'utilise strictement jamais Final Cut Pro ni la CS5. Donc, je vais le revendre aussi, prendre un MacBook Air 11" (il y a toujours des écrans inutilisés où je vais) et lorsqu'il y a besoin, je me connecterai au NAS du bureau ou de celui qui est en sauvegarde chez moi.” (Saluki).
D'autres pratiquent cette décroissance non pas en changeant de gamme lors d'un renouvellement de machine, mais justement en donnant un coup de jeune à leur Mac actuel. Pourquoi acheter du neuf alors que l'existant tient encore la route et que les usages, emmenés par Internet, lissent les besoins en puissance (voire à ce sujet l'initiative de Google avec ses portables Chrome).
“J'ai un iMac 24" blanc Core 2 Duo 2,16 GHz. A ce jour ses performances me semblent très correctes pour un usage domestique, il est très bien pour la vidéo, la Creative Suite 5 ou les jeux Lego Star Wars pour mon fils. À vrai dire, si je devais évoluer, ce serait sur la capacité du disque dur, un tournevis et hop je passe à 1 To. Longue vie à mon Mac !“ (generalalcazar).
Un iMac qui n'emporte pas forcément tous les suffrages “Après être passé par le Power Mac, le Mac Pro et l'iMac, j'ai finalement fait le choix d'un Mac mini (nul besoin d'acheter la dernière Creative Suite d'Adobe trop gourmande). L'iMac trop pollueur appartient pour moi à une époque révolue où la puissance et le tape à l'œil ont fini par l'emporter sur le confort et la possibilité de recycler au moins l'écran. Il est évident que le Mac mini ne pourra pas prendre le relais de l'iMac avec des composants qui restent faiblards, même pour ceux qui l'ont choisi.
Si les portables dominent le marché, les Mac de bureau ne pourront être complètement remplacés. Apple doit donc sortir cette nouvelle machine assez puissante, donc assez chère pour succéder à l'iMac (et en partie au Mac Pro) sans pousser sa clientèle vers le Mac mini qui n'était pas là pour ça au départ. Un nouveau concept en phase avec le marché et les exigences économiques de Cupertino, Apple en est capable.” (Kinky)
L'attrait du SSD
C'est dans ce genre de situation où il s'agit de donner un coup d'accélérateur à une ancienne machine que l'on observe un attrait tout particulier pour les SSD. Ils étaient affreusement chers au lancement du premier MacBook Air en janvier 2008. Qu'on en juge : l'option SSD 64 Go coûtait 900€ sur l'Apple Store. Aujourd'hui pour 100€ de plus vous avez la même capacité… mais avec le MacBook Air 11" autour !
“J'ai changé le disque dur 160 Go de mon MacBook blanc de 2008 pour un SSD 120 Go. Véritable coup de fouet en matière de rapidité, confort d'utilisation et consommation réduite pour une meilleure autonomie. Je ne suis pas près de le changer, c'est simple, j'ai l'impression d'avoir une machine neuve. Pour ce qui est de la puissance brute mon iMac 27" i7 de la fin 2009 fait parfaitement l'affaire, je pense que lui va rester (très) longtemps.” (king-of-pop).
“J'ai acheté mon premier Mac en 1993. Et je change tout les 3 ans. Maintenant, au lieu de renouveler mon MacBook Pro tous les 3 ans, je suis passé à 4 ans. Uniquement pour des questions d'écologie. Du coup, je me suis offert un SSD et je ne peux que vivement conseiller ce type de disque, même si c'est cher…” (cubb74)
L'iPad pousse les portables
En dessous du MacBook Air il y a l'iPad, au sujet duquel nous avions déjà sollicité les lecteurs (lire Témoignages : mon iPad et moi). On n'en est pas encore à voir des iPad remplacer purement et simplement l'ordinateur de bureau ou portables, ne serait-ce que pour des questions triviales de synchronisation. Mais les portables semblent toujours les premiers à souffrir de l'arrivée de la tablette.

“Je suis étudiant en "Digital Media et Communication" et j'ai besoin d'une machine capable de faire tourner des logiciels comme Final Cut, After Effect, Photoshop, Aperture ou Dreamweaver. Je me suis offert un iPad pour voir dans quelle mesure je pouvais me passer de mon MacBook Pro 15" au profit d'un iMac. Après 3 mois avec l'iPad (prise de notes en cours, surf, emails) je pense qu'il est tout à fait capable de remplacer un MacBook Pro pour les tâches quotidiennes, à condition d'avoir une deuxième machine pour les tâches plus complexes. Un MacBook Pro et un iPad faisant un peu double emploi, un iPad et un iMac me semblent être la solution la plus souple !.” (iLee)
“J'ai un PowerBook G4 depuis 2005. Après avoir cerné mon utilisation de l'informatique, j'ai décidé de rester sur cette plate-forme, qui me permet d'assurer le nécessaire : navigation web, messagerie, carnet d'adresses, emploi du temps, bureautique. Sachant que la bureautique n'est plus ma priorité, le poste de travail au bureau étant là pour ça. Mes besoins ont changé : dans les 12 mois, je vais donc m'acheter, d'occasion, un iPad (utilisation nomade et ultra-légère) et un iMac (grand écran servant aussi de télévision).” (babeluq)
Changement d'air
Puis il y a ces témoignages de lecteurs chez qui cette décroissance se traduit par un éloignement d'Apple “Je suis aussi devenu un "Mac décroissant". Après un switch réussi en 2007, je suis retourné sur PC avec Windows 7. Les raisons : prix vraiment exagérés, pas de Blu-ray, le côté tout gris tout triste et surtout mon iPad et mes iPod qui marchent tout aussi bien sur PC grâce à iTunes. Ce qui est sûr c'est que l'iPad est une superbe machine et qu'elle change les habitudes. Moins devant l'écran de l'ordinateur, et plus sur ma tablette, assis confortablement sur le canapé. Bravo à Apple pour faire avancer l'informatique, mais déçu de leur politique commerciale.” (glop06).
“Je suis un Mac décroissant depuis un an ! J'ai laissé le Mac pour un PC. La politique tarifaire d'Apple sur ses portables est aberrante ! Depuis Windows 7 (qui est excellent) on trouve des PC au même prix avec des caractéristiques techniques largement supérieures dans des boîtiers type VAIO très agréables… J'ai quand même un iPhone et un iPad car ils sont sans équivalent ailleurs.” (dreamilton).
Enfin, chez d'autres, la course à la performance n'a pas lieu de s'arrêter, elle est imposée par leur activité, lorsqu'il s'agit de 3D par exemple, la multiplication de coeurs et les Mac Pro sont pertinents. Un autre confiait avoir encore investi chèrement dans une carte graphique pour son Mac Pro afin de jouer dans les meilleures conditions.

La conclusion sera pour Apple chez qui cette relativisation de la puissance n'est pas encore très flagrante. Sur les pages des MacBook Pro, des iMac ou même du MacBook, les slogans sont encore riches de superlatifs “Le plus rapide”, “Le plus performant”, “version turbo” ; “Encore plus rapide, plus puissant’”. Preuve que si des utilisateurs se focalisent moins qu'avant sur ces questions, les fabricants n'y ont pas encore renoncé.
A lire aussi :
- Forum : Appel à témoin: êtes-vous un utilisateur Mac "décroissant" ?
- Les autres témoignages de lecteurs sur MacGeneration (iPad, Magic Trackpad, iWork.com, Mac mini Server, Apple Store français…).
Crédit image de Une : Flickr - EvilChick.
D'abord une impression assez largement partagée d'une lassitude devant "la course à l'armement". Sauf à travailler dans la vidéo, la musique ou la 3D, on se satisfait beaucoup plus aujourd'hui de configurations à la puissance mesurée. Quelle différence avec quelques années en arrière, où l'on épluchait les caractéristiques des machines, hésitant entre deux modèles que séparaient quelques dizaines de (mega)-hertz… Une obsession des chiffres que l'un de ces témoins assimile plutôt à des comportements du monde PC, encore aujourd'hui.

On a aussi le sentiment, à la lecture de ces témoignages, que les exaspérations de certains (nos pages de réactions en résonnent encore) face à l'utilisation par Apple sur quelques configurations récentes de "vieux" processeurs (les Core 2 Duo) plutôt que les tout nouveaux (Core i3/5/7) ne sont pas unanimement partagées. Car chez eux l'attention se porte ailleurs que sur ce carré de silicium.
“On est arrivé au bout du toujours plus”
“Je note que pour nombre de mes proches, ce qui prévaut désormais, c'est plus le faible encombrement et la discrétion des appareils. Pour moi il s'agit du silence de fonctionnement et de la qualité de l'écran. Je préfère ainsi avoir un processeur sous-cadencé et une carte graphique moins puissante plutôt qu'un combo radiateur/ventilateur.” (Simeon)
“D'une façon générale il faudrait faire dans le léger et le simple. Je suis intrigué par ce que pourrait faire Apple avec les nouvelles puces ARM. On pourrait peut-être revenir à un meilleur rapport lourdeur de l'OS/puissance des machines. Pour moi la révélation, en matière de modèle informatique, reste mon "vieux" Palm T|X […] Je ne peux pas m'empêcher de penser que les ordinateurs devraient s'inspirer des interfaces des téléphones portables ou des anciens PDA.” (LeDocteur)
Ce qui renvoie au passage à l'évolution de Mac OS X avec Lion, où l'utilisateur qui sera venu à Apple par iOS retrouvera ses marques. Mais sur cette idée d'une influence des plateformes mobiles en direction des machines de bureau, notre lecteur y voit un inconvénient, leur côté "fermé" et ces magasins en ligne avec le tri qu'ils imposent à leurs contenus.
Internet est également passé par là, il est devenu le "périphérique" incontournable. En son absence, l'ordinateur paraît comme privé de l'essentiel de ses possibilités. Cet appui sur le réseau guide également des choix.
“J'ai un MacBook Pro qui date maintenant de 3 ans. Je me suis posé sérieusement la question de savoir ce que j'allais m'acheter le jour où il tombera en panne ou lorsqu'il deviendra trop lent. Et je me suis dit que le MacBook Air serait parfait pour le transport, et un Mac mini idéal pour la maison. Avec les outils de synchronisation qui existent maintenant (Dropbox, Sugarsync, etc), il est facile d'avoir plusieurs ordinateurs synchronisés.” (fap76)
“Je pense qu'aujourd'hui les performances des composants sont telles qu'elles n'ont plus guère de sens pour l'utilisateur lambda. Dix ans plus tôt il était peut-être spectaculaire d'avoir le dernier processeur, mais nos usages de l'informatique ont évolué, et à part quelques cas spécifiques où la puissance brute est une donnée essentielle, la décision ne se fait probablement plus sur ces données techniques (par ailleurs relativement imbuvables), mais plutôt sur des caractéristiques "objectives". Telles que la réactivité, la durée de la batterie ou encore la rapidité pour des tâches légères (rapidité que des puces "légères" comme celle qui équipe le MacBook Air permettent de largement garantir, sans compter l'usage parallèle du GPU qui vient d'autant plus soulager le CPU). Et la situation ne risque pas de s'arranger si l'on considère l'arrivée imminente des OS orientés "nuage" comme Chrome OS […] à ce titre le nouveau MacBook Air me paraît être un précurseur de ces ordinateurs du futur, et il y a fort à parier que les futures versions de Mac OS X seront de plus en plus "orientées nuage"”. (osc)
“J'en avais marre d'avoir des machines grosses, bruyantes"
Le MacBook Air et particulièrement la nouvelle gamme en séduit beaucoup à la lecture des réactions. Qu'importe si leurs puces ont une génération de retard, le mariage d'un SSD, d'écrans avec des définitions confortables et de poids tout en retenue fait mouche. Les iMac, malgré une poignée de critiques sur leur concept tout-en-un et "tout jetable", ont perdu leur statut de machine d'entrée de gamme (les prix en témoignent) pour devenir une alternative aux Mac Pro.

Des Mac Pro que des utilisateurs ont abandonnés : trop chers et une (sur)puissance qui ne se justifie plus ou, pire, qui n'est pas toujours exploitée par les logiciels “Il y a quelques années j'avais un Power Mac et un PowerBook, aujourd'hui j'ai un Mac mini et un iPad […] j'en avais marre d'avoir des machines grosses, bruyantes, qui consomment beaucoup d'énergie. Le mini répond à ces préoccupations de confort et "d'écologie". Je trouve qu'on est allés au bout du toujours plus de GHz, de Go et des 36 ports qu'avaient nos machines.
Il y a même des jours où je ne touche pas à mon Mac à la maison et où l'iPhone me suffit ! L'informatique des années 80/90 ne me botte plus. Il y a aussi une raison financière. Je ne peux plus me payer les machines pro d'Apple et ne souhaitant pas aller sur PC, le mini et l'iPad sont une solution économique pour rester sur Mac. Une fois que l'iPad aura pris un peu plus de coffre et sera plus autonome, il est même probable que je m'en contente et qu'il finisse par être ma seule machine Apple.” (ShowMeHowToLive)
“Je suis passé du Mac Pro 8 coeurs de 2009 à l'iMac… J'ai été très déçu du Mac Pro et de ses performances, la plupart des logiciels n'étant pas optimisés, je ne trouve pas normal qu'une machine à 4000 € sans écran aille moins vite qu'un iMac. La morale dans cette histoire c'est que le Mac Pro c'est beaucoup de marketing pour un tarif hallucinant…” (mediapress)
“Je suis en décroissance… De Mac Pro (inutile puisque les applications ne sont pas optimisées) à iMac 27" Core i5 avec l'écran 24" du Mac Pro. J'ai aussi un MacBook Pro 17" Unibody, bien lourd à transporter, et je me rends compte qu'en déplacement, je n'utilise strictement jamais Final Cut Pro ni la CS5. Donc, je vais le revendre aussi, prendre un MacBook Air 11" (il y a toujours des écrans inutilisés où je vais) et lorsqu'il y a besoin, je me connecterai au NAS du bureau ou de celui qui est en sauvegarde chez moi.” (Saluki).
D'autres pratiquent cette décroissance non pas en changeant de gamme lors d'un renouvellement de machine, mais justement en donnant un coup de jeune à leur Mac actuel. Pourquoi acheter du neuf alors que l'existant tient encore la route et que les usages, emmenés par Internet, lissent les besoins en puissance (voire à ce sujet l'initiative de Google avec ses portables Chrome).
“J'ai un iMac 24" blanc Core 2 Duo 2,16 GHz. A ce jour ses performances me semblent très correctes pour un usage domestique, il est très bien pour la vidéo, la Creative Suite 5 ou les jeux Lego Star Wars pour mon fils. À vrai dire, si je devais évoluer, ce serait sur la capacité du disque dur, un tournevis et hop je passe à 1 To. Longue vie à mon Mac !“ (generalalcazar).
Un iMac qui n'emporte pas forcément tous les suffrages “Après être passé par le Power Mac, le Mac Pro et l'iMac, j'ai finalement fait le choix d'un Mac mini (nul besoin d'acheter la dernière Creative Suite d'Adobe trop gourmande). L'iMac trop pollueur appartient pour moi à une époque révolue où la puissance et le tape à l'œil ont fini par l'emporter sur le confort et la possibilité de recycler au moins l'écran. Il est évident que le Mac mini ne pourra pas prendre le relais de l'iMac avec des composants qui restent faiblards, même pour ceux qui l'ont choisi.
Si les portables dominent le marché, les Mac de bureau ne pourront être complètement remplacés. Apple doit donc sortir cette nouvelle machine assez puissante, donc assez chère pour succéder à l'iMac (et en partie au Mac Pro) sans pousser sa clientèle vers le Mac mini qui n'était pas là pour ça au départ. Un nouveau concept en phase avec le marché et les exigences économiques de Cupertino, Apple en est capable.” (Kinky)
L'attrait du SSD
C'est dans ce genre de situation où il s'agit de donner un coup d'accélérateur à une ancienne machine que l'on observe un attrait tout particulier pour les SSD. Ils étaient affreusement chers au lancement du premier MacBook Air en janvier 2008. Qu'on en juge : l'option SSD 64 Go coûtait 900€ sur l'Apple Store. Aujourd'hui pour 100€ de plus vous avez la même capacité… mais avec le MacBook Air 11" autour !
“J'ai changé le disque dur 160 Go de mon MacBook blanc de 2008 pour un SSD 120 Go. Véritable coup de fouet en matière de rapidité, confort d'utilisation et consommation réduite pour une meilleure autonomie. Je ne suis pas près de le changer, c'est simple, j'ai l'impression d'avoir une machine neuve. Pour ce qui est de la puissance brute mon iMac 27" i7 de la fin 2009 fait parfaitement l'affaire, je pense que lui va rester (très) longtemps.” (king-of-pop).
“J'ai acheté mon premier Mac en 1993. Et je change tout les 3 ans. Maintenant, au lieu de renouveler mon MacBook Pro tous les 3 ans, je suis passé à 4 ans. Uniquement pour des questions d'écologie. Du coup, je me suis offert un SSD et je ne peux que vivement conseiller ce type de disque, même si c'est cher…” (cubb74)
L'iPad pousse les portables
En dessous du MacBook Air il y a l'iPad, au sujet duquel nous avions déjà sollicité les lecteurs (lire Témoignages : mon iPad et moi). On n'en est pas encore à voir des iPad remplacer purement et simplement l'ordinateur de bureau ou portables, ne serait-ce que pour des questions triviales de synchronisation. Mais les portables semblent toujours les premiers à souffrir de l'arrivée de la tablette.

“Je suis étudiant en "Digital Media et Communication" et j'ai besoin d'une machine capable de faire tourner des logiciels comme Final Cut, After Effect, Photoshop, Aperture ou Dreamweaver. Je me suis offert un iPad pour voir dans quelle mesure je pouvais me passer de mon MacBook Pro 15" au profit d'un iMac. Après 3 mois avec l'iPad (prise de notes en cours, surf, emails) je pense qu'il est tout à fait capable de remplacer un MacBook Pro pour les tâches quotidiennes, à condition d'avoir une deuxième machine pour les tâches plus complexes. Un MacBook Pro et un iPad faisant un peu double emploi, un iPad et un iMac me semblent être la solution la plus souple !.” (iLee)
“J'ai un PowerBook G4 depuis 2005. Après avoir cerné mon utilisation de l'informatique, j'ai décidé de rester sur cette plate-forme, qui me permet d'assurer le nécessaire : navigation web, messagerie, carnet d'adresses, emploi du temps, bureautique. Sachant que la bureautique n'est plus ma priorité, le poste de travail au bureau étant là pour ça. Mes besoins ont changé : dans les 12 mois, je vais donc m'acheter, d'occasion, un iPad (utilisation nomade et ultra-légère) et un iMac (grand écran servant aussi de télévision).” (babeluq)
Changement d'air
Puis il y a ces témoignages de lecteurs chez qui cette décroissance se traduit par un éloignement d'Apple “Je suis aussi devenu un "Mac décroissant". Après un switch réussi en 2007, je suis retourné sur PC avec Windows 7. Les raisons : prix vraiment exagérés, pas de Blu-ray, le côté tout gris tout triste et surtout mon iPad et mes iPod qui marchent tout aussi bien sur PC grâce à iTunes. Ce qui est sûr c'est que l'iPad est une superbe machine et qu'elle change les habitudes. Moins devant l'écran de l'ordinateur, et plus sur ma tablette, assis confortablement sur le canapé. Bravo à Apple pour faire avancer l'informatique, mais déçu de leur politique commerciale.” (glop06).
“Je suis un Mac décroissant depuis un an ! J'ai laissé le Mac pour un PC. La politique tarifaire d'Apple sur ses portables est aberrante ! Depuis Windows 7 (qui est excellent) on trouve des PC au même prix avec des caractéristiques techniques largement supérieures dans des boîtiers type VAIO très agréables… J'ai quand même un iPhone et un iPad car ils sont sans équivalent ailleurs.” (dreamilton).
Enfin, chez d'autres, la course à la performance n'a pas lieu de s'arrêter, elle est imposée par leur activité, lorsqu'il s'agit de 3D par exemple, la multiplication de coeurs et les Mac Pro sont pertinents. Un autre confiait avoir encore investi chèrement dans une carte graphique pour son Mac Pro afin de jouer dans les meilleures conditions.

La conclusion sera pour Apple chez qui cette relativisation de la puissance n'est pas encore très flagrante. Sur les pages des MacBook Pro, des iMac ou même du MacBook, les slogans sont encore riches de superlatifs “Le plus rapide”, “Le plus performant”, “version turbo” ; “Encore plus rapide, plus puissant’”. Preuve que si des utilisateurs se focalisent moins qu'avant sur ces questions, les fabricants n'y ont pas encore renoncé.
A lire aussi :
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- Les autres témoignages de lecteurs sur MacGeneration (iPad, Magic Trackpad, iWork.com, Mac mini Server, Apple Store français…).
Crédit image de Une : Flickr - EvilChick.