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Test du BenQ PD2710QC, une station d'accueil greffée à un écran

Anthony Nelzin-Santos

mardi 06 mars 2018 à 20:30 • 15

Matériel

Transformer un écran en station d’accueil, voilà une idée… qui n’est absolument pas originale. Mais c’est une idée qui se fait trop rare, alors même que les ordinateurs portables n’ont jamais été aussi populaires, ni possédé si peu de ports. Le prix n’aide pas : comme le Thunderbolt Display avant lui, l’écran 5K UltraFine de LG vaut plus de 1 000 €. Le nouvel écran à station d’accueil intégrée de BenQ, commercialisé sous la barre des 700 €, va-t-il changer les choses ? La réponse dans notre test du BenQ PD2710QC.

BenQ PD2710QC. Image BenQ.

Le BenQ PD2710QC rappelle feu l’Apple Thunderbolt Display parce qu’il possède une dalle très similaire, c’est-à-dire une dalle IPS de 27 pouces de diagonale, affichant 2560x1440 pixels. La ressemblance s’arrête là : le Thunderbolt Display était le produit d’une société ayant porté le design industriel à des sommets, le PD2710QC est le produit d’un accessoiriste plus pragmatique qu’artistique.

BenQ parle d’« élégance épurée », mais le PD2710QC n’est ni particulièrement élégant ni franchement épuré. Le gris poudré se mélange au noir granuleux, les lignes sont tantôt droites tantôt courbes, les plastiques sont durs et les boutons sont mous. L’ensemble n’est pas fragile — la structure métallique pèse sur les bras au montage et sur le bureau à l’usage — mais ne fait pas très bonne impression.

Cette impression s’estompe une fois l’écran branché : même si elle n’est pas du dernier cri, la dalle n’est pas mauvaise dans son genre. Le profil de base est sans doute le plus fidèle, aussi mieux vaut-il rester à l’écart des autres, ainsi que du filtre anti-lumière bleue qui ne fait pour ainsi dire aucune différence. Le rétroéclairage assez uniforme atteint 300 cd/m 2, mais nous réalisons nos mesures à 250 cd/m 2, l’équivalent du 80e cran de réglage.

Le BenQ PD2710QC de profil. Notez le pivot et le pied réglable en hauteur, la forte inclinaison du pied, et les ports USB sur le côté. Comme les hauts-parleurs intégrés, la prise jack est assez anecdotique, mais peut rendre service.

Le contraste atteint alors 800:1, et la petite pointe dans les verts est facilement corrigée en jouant des curseurs, pour obtenir un affichage tout à fait acceptable (∆E = 1,23, couverture à 100 % de l’espace sRGB et à 84 % de l’espace DCI-P3). Un affichage qui ne sera pas gêné par les reflets, puisque la dalle est matte, ni encadré d’épaisses bordures, puisque la dalle affleure à la surface du châssis de manière plutôt élégante.

Mieux : l’écran peut pivoter de 5 degrés vers l’avant et de 20 degrés vers l’arrière, voire passer à la verticale, et le pied est ajustable sur 18 cm en hauteur. Le pied, justement, intègre la station d’accueil à proprement parler. Première surprise : elle possède sa propre alimentation, et doit être branchée sur le secteur séparément. Deuxième surprise : elle n’est pas reliée à la dalle, et doit être branchée à l’écran séparément.

Le PD2710QC n’est pas un écran avec une station d’accueil, mais plutôt une station d’accueil greffée sur un écran. L’écran peut être utilisé indépendamment de la station, puisqu’il possède ses propres connectiques (un mini-DisplayPort, deux DisplayPort 1.2, un HDMI 1.4), et la station peut être utilisée indépendamment de l’écran, puisqu’elle possède son propre interrupteur (ce que l’on peut voir comme un avantage : on peut éteindre l’écran et continuer à profiter de la station).

Le pied est suffisamment grand pour accueillir un MacBook, un MacBook Air, ou un MacBook Pro 13 pouces. Les objets plus légers glisseront de cette pente abrupte recouverte de plastique lisse.

Pour combiner les deux, il faut connecter la sortie DisplayPort de la station d’accueil à l’entrée DisplayPort de l’écran1, sans oublier de sélectionner les bonnes entrées dans l’OSD. On peut alors brancher son ordinateur au port USB 3.1 Gen 2 au format USB-C de la station, et bénéficier de quatre ports USB 3.1 Gen 1 au format USB-A supplémentaires, ainsi que d’un port Ethernet Gigabit. Le port USB-C délivre 61 W, ce qui sera suffisant pour alimenter un MacBook ou un MacBook Pro 13 pouces, mais pas pour un MacBook Pro 15 pouces.

Au total, on comprend bien comment BenQ a réussi à tirer le prix vers le bas. La station d’accueil est greffée plutôt que véritablement intégrée à l’écran, dont la définition et la luminosité sont tout juste passables à l’heure des moniteurs 4K et 5K. Pour autant, le PD2710QC n’est pas inintéressant, notamment pour les utilisateurs de MacBook, une machine qui peine encore à exploiter les écrans 4K à 60 Hz et qui ne possède pas beaucoup de ports.

Reste que la station d’accueil est tellement déconnectée de l’écran que l’on se demande s’il ne vaut pas mieux… acheter un écran et un gros dongle USB-C. Paradoxalement, une telle installation demanderait moins de câbles ! Comme le Thunderbolt Display avant lui, l’écran 5K UltraFine de LG vaut 300 € de plus que le BenQ PD2710QC, mais cette différence s’explique aisément.


  1. Des deux DisplayPort, l'un est une entrée et l'autre est une sortie. La sortie peut être reliée à l'entrée d'un deuxième écran pour les chaîner. ↩︎

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