L’administration Obama a récemment levé la plupart des restrictions empêchant les entreprises américaines de vendre des équipements électroniques en Iran. Apple a confirmé aujourd'hui « que la plupart de [ses] produits étaient concernés par ces changements réglementaires » et qu’elle pourrait donc à nouveau les exporter vers l’Iran.
Le tour Milad, à Téhéran, contient d’importantes infrastructures de télécommunication. Image (cc) nimasadigh.
La rupture des relations diplomatiques entre les États-Unis et l’Iran, en 1980, a aussi été une rupture des relations commerciales. La remise en route du programme nucléaire iranien au début des années 2000 a motivé la mise en place de nouvelles restrictions interdisant notamment la vente d’ordinateurs, de logiciels, ou d’appareils de communication.
Les derniers changements réglementaires, décidés par le Département du trésor, autorisent les résidents américains à exporter des équipements électroniques à destination des citoyens iraniens — à la condition expresse qu’ils ne fassent partie ni du gouvernement Rohani, ni de la liste SDN, qui contient notamment le Corps des Gardiens de la révolution islamique. L’objectif est clair : il s’agit de faire entrer en Iran des outils à même de déstabiliser le régime en place.
Le gouvernement américain ne s'en cache d'ailleurs pas : « le peuple iranien devrait pouvoir accéder librement à des moyens de communication et d’information sans crainte de représailles du gouvernement », explique-t-il pour justifier sa nouvelle politique commerciale. L’administration Obama s’inspire ainsi directement des méthodes mises en place pour déstabiliser le régime soviétique : Bush père avait encouragé Apple à vendre l’Apple II en Russie, où ses logiciels permettraient l’édition de journaux dissidents.