Les Américains font moins confiance à Apple en matière de protection de la vie privée : la firme de Cupertino est sortie pour la première fois depuis trois ans du top 20 de l'étude du Ponemon Institute sur le sujet. Il s’agit avant tout d’un problème de perception : Apple a considérablement renforcé ses politiques en la matière, mais l’a fait en réponse à des « affaires » de violation de la vie privée.
Apple est tombée à la 21e place. Elle était 8e en 2009, 12e en 2010, 14e en 2011.
Les conclusions de l’étude du Ponemon Institute ont été dressées à partir des réponses de 6 704 adultes américains, qui étaient invités à nommer librement les cinq entreprises qui leur inspiraient le plus confiance en matière de protection de la vie privée et des informations personnelles et à désigner l’entreprise en laquelle il avait le moins confiance. Les participants ont ainsi formé une liste de 217 sociétés.
Seuls 35 % des sondés estiment contrôler leurs données personnelles, un chiffre qui ne cesse de baisser depuis sept ans, mais 32 % n’étudient pas les politiques des entreprises en la matière et 60 % considèrent qu’elles sont trop longues. Près de la moitié des personnes interrogées ont connu des problèmes de fuite de données personnelles dans les 24 derniers mois à cause d’une société tierce, mais seuls 7 % de ces individus ont perdu confiance dans la société incriminée.
Les entreprises du domaine de la santé, des produits de consommation et de la banque sont considérées comme les plus fiables. Celles du monde de l’internet et les organismes à but non lucratif sont au contraire considérés comme les moins fiables : près de 60 % des personnes interrogées pensent même que leurs droits à une vie privée sont battus en brèche par les réseaux sociaux, les smartphones et les outils de géolocalisation.
Apple sort du top 20 pour la première fois depuis trois ans, juste derrière Mozilla qui l’intègre pour la première fois, tout comme Microsoft (17e) — HP est classée deuxième, devant Amazon et IBM, Google est classée en 23e. Comme le rappelle le Ponemon Institute, tout est affaire de perception, même si cette perception est importante : ce glissement d’Apple révèle moins un problème réel de protection de la vie privée qu’un problème perçu.
Et de fait, la plupart des problèmes récents en la matière ne sont pas du ressort d’Apple (contrairement à l'« affaire Consolidated.db » par exemple), mais de tiers : 2012 est l’année du « cas Path », qui a forcé la firme de Cupertino à revoir la manière dont iOS gère le partage des contacts. OS X a hérité de cette sécurité renforcée, et Apple fournit aujourd’hui un ensemble assez cohérent, équilibré et étendu de réglages.
Qui ne sont toujours pas suffisants pour éviter tous les écueils : la très populaire application de messagerie multiplateforme WhatsApp a été épinglée par les autorités canadiennes et néerlandaises, car elle collecte les numéros de téléphone des contacts de ses utilisateurs. L’érosion progressive d’Apple dans le classement du Ponemon Institute montre l’effet que peuvent avoir ces problèmes récurrents : même lorsqu’Apple n’est pas fautive, elle l’est tout de même d’une certaine façon. La rançon de la gloire…