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Quel Mac Pro 2013 choisir ?

Anthony Nelzin-Santos

mercredi 12 mars 2014 à 16:22 • 75

Matériel

Quel Mac Pro choisir ? Alors qu’Apple ne propose qu’une poignée de configurations de MacBook Pro et d’iMac, il est possible de concevoir près de 150 « variantes » du Mac Pro. C’est tout l’objet de cette machine, qui doit répondre aux besoins spécifiques d’une clientèle spécifique.

Autant dire qu’il est impossible de répondre de manière définitive à cette question, du moins si l’on souhaite que l’exercice ait une quelconque utilité. Mais nous pouvons toujours lancer quelques pistes d’après notre expérience avec deux configurations très différentes, les conseils des chefs produit d’Apple et les retours de quelques professionnels.

4 cœurs et D300 : la base

Le Mac Pro d’entrée de gamme a toujours été une machine un peu à part, notamment parce qu’il n’avait qu’un processeur au lieu de deux pour les machines plus chères. Tous les Mac Pro sont désormais logés à la même enseigne et sont dotés d’un seul processeur. Cela ne veut pas dire que les performances ont baissé, bien au contraire : le nouveau Mac Pro quadricœur est aussi puissant que l’ancien Mac Pro octocœur, et le nouveau Mac Pro dodécacœur atteint des niveaux stratosphériques.

La différence de performances entre le Mac Pro haut de gamme et le Mac Pro d’entrée de gamme n’a cessé d’augmenter avec les années. Clic pour agrandir

En fait, l’écart entre les deux extrêmes de la gamme s’est resserré : il atteint un facteur de 2,3 quand il avait frôlé 3 en 2012. C’est que le « saut générationnel » est le plus faible de toute l’histoire du Mac Pro au sommet du catalogue : le nouveau Mac Pro dodécacœur est « seulement » 1,15 fois plus puissant que son prédécesseur. Dans le même temps, jamais une mise à jour n’avait été aussi importante en entrée de gamme depuis 2009 : le nouveau Mac Pro quadricœur est 1,49 fois plus puissant que son prédécesseur.

Le « saut générationnel » est le plus important depuis 2009 sur l’entrée de gamme. Il est au contraire le plus faible de l’histoire du Mac Pro sur le haut de gamme.Clic pour agrandir

Maintenant que le concept de l’iMac et que celui du Mac Pro sont similaires dans l’esprit, on aurait pu se dire que le choix entre les deux machines allait être encore plus difficile que d’habitude. Mais cette montée en grade du Mac Pro le moins cher lui permet de véritablement tenir debout tout seul et le distingue très nettement de l’iMac. On ne les départagera plus en fonction de leur capacité d’extension interne, mais uniquement sur la puissance — et sur ce plan, le Mac Pro a repris sa place fermement au sommet du catalogue d’Apple.

6 cœurs et D500 : à voir

Cela étant dit, le Mac Pro d’entrée de gamme reste… un Mac Pro d’entrée de gamme, c’est-à-dire un modèle d’accroche sur lequel greffer des options. La liste de ces options est d’ailleurs plutôt longue : quatre choix de processeurs, quatre choix de dotation en mémoire, trois choix de stockage et trois choix de cartes graphiques. Or c’est avec cette liste que les choses sérieuses commencent.

Le modèle d’entrée de gamme n’est livré qu’avec 12 Go de RAM en trois barrettes de 4 Go… alors que le Mac Pro intègre quatre banques ECC DDR3 1 866 MHz. Afin de profiter du quadruple canal, mieux vaut donc passer à au moins 16 Go en quatre barrettes. On vous conseillera pour une fois de le faire à la commande : Apple ne surfacture pas énormément ces barrettes encore rares qu’il vaut mieux avoir toutes du même modèle et dûment certifiées.

Partir du modèle à 2 999 € a ses avantages : en quelques clics, vous pouvez retrouver la configuration du modèle à 3 999 €… ou pas. Vous pouvez ainsi vouloir passer aux cartes D500 sans passer à six cœurs, ou au contraire passer à six cœurs tout en conservant la paire de D300. Le choix du processeur est assez simple, celui des cartes graphiques un peu plus subtil.

Les trois premiers « modèles » utilisent des processeurs Xeon E5-16xx v2 comme le Xeon E5-1620 v2 quadricœur cadencé à 3,7 GHz, le Xeon E5-1650 v2 hexacœur cadencé à 3,5 GHz et le Xeon E5-1680 v2 octocœur cadencé à 3 GHz. Tous ces processeurs atteignent 3,9 GHz sur un seul cœur en mode Turbo : ce n’est pas sur leurs performances avec des applications peu optimisées que vous les départagerez. Le choix dépend donc entièrement des applications que vous utilisez et de leurs capacités (sans parler de la vôtre, de capacité… financière).

La nomenclature de cartes graphiques laisse à penser qu’elles font partie d’une même famille et qu’elles ne diffèrent que par leur puissance… mais les choses sont un peu plus subtiles. Elles partagent de nombreux points communs, notamment en matière de fonctionnement général, mais elles sont aussi très différentes sur un point crucial : alors que les D500 et D700 sont basées sur l’architecture Tahiti, la D300 est basée sur l’architecture Pitcairn.

La D300 et la D500 affichent une puissance de calcul assez similaire, 2 176 GFLOPS pour l’une, 2 227 GFLOPS pour l’autre, mais le fait est que la D500 est plus à l’aise que la D300 en matière de GPGPU. Pour 400 €, c’est le choix logique si vous utilisez des applications qui tirent parti de l’accélération graphique (Final Cut Pro X, DaVinci Resolve, Mari, bientôt Photoshop et Premiere). À vous d’étudier les benches pour ensuite savoir si la D700 vaut les 600 € demandés par Apple.

Si vous n’utilisez pas ce genre d’applications, alors la D300 est loin de démériter. À vrai dire, elle ne sera pas beaucoup moins puissante que la D500 dans des tâches comme le rendu 3D, et nous avons pu jouer à des jeux récents plus confortablement avec la D300 qu’avec la D700 (20 i/s de mieux dans Starcraft II à fond). Parce que les cartes graphiques sont l’élément le plus important du Mac Pro, et parce qu’elles sont à la fois si proches et si différentes, ce sera sans doute le point sur lequel vous devrez passer le plus de temps à réfléchir.

8 cœurs et D700 : la configuration idéale selon Apple

Vous aurez peut-être remarqué que tous les tests de Mac Pro publiés par la presse spécialisée au début de l’année ont été réalisés avec un modèle octocœur doté de deux cartes D700. Ce n’est ni plus ni moins que le modèle mis en avant (et prêté aux journalistes) par Apple. De l’aveu des chefs produit de la firme de Cupertino, il s’agit de la « configuration optimale pour le commun des professionnels. »

Lorsque nous évoquions les choix processeurs un peu plus haut, nous n’avons pas oublié le Xeon E5-2697 v2 dodécaœur — nous l’avons laissé à l’écart parce qu’il est à l’écart. En mode Turbo, il n’atteint « que » 3,5 GHz : il serait proprement stupide de dépenser les 3 500 € qu’il vaut pour ne l’utiliser qu’avec iPhoto. Mais même une application pourtant bien optimisée comme Logic Pro X est incapable d’en tirer pleinement parti (elle cale après huit cœurs physiques). Ce processeur est là pour le calcul scientifique et certaines applications de 3D et pour rien d’autre.

Voilà pourquoi le Mac Pro octocœur à cartes D700 représente la « configuration optimale pour le commun des professionnels » : c’est la configuration la plus puissante qui reste sensée pour les photographes, vidéastes, musiciens et autres clients du Mac Pro. Une configuration qui vaut au moins 5 999 € si vous pouvez vous contenter de 12 Go de RAM et de 256 Go de SSD, mais qui les vaut.

Reste que si vous n’êtes pas déjà équipé, il faudra ajouter à votre commande au moins un système de stockage externe et peut-être d’autres interfaces, ce qui fera d’autant grimper la facture. Plus que des choix réfléchis et motivés par vos usages, vous devrez sans doute faire des choix contraints par vos porte-monnaie. Mais ainsi est fait le Mac Pro…

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