Slack est le nom du dernier service de messagerie instantané à la mode et celui-ci est plutôt dédié aux entreprises, ou du moins aux professionnels. Conçu autour de l’idée du travail en équipe, il permet à tous ceux qui doivent travailler ensemble d’échanger avec des messages, mais aussi des fichiers et surtout, c’est ce qui fait sa particularité, des sources d’informations externes.
En apparence, rien de nouveau : selon la taille de l’entreprise, on crée un accès pour tous ses employés ou pour son équipe seulement et toutes les personnes concernées sont ensuite invitées à créer un compte et à se connecter. À partir de là, Slack fonctionne autour de l’idée de « channels », des canaux de diffusions qui peuvent correspondre à des projets, des thématiques, ou ce que vous voulez. Le service reste très souple, c’est sa force et on peut toujours discuter en privé avec une personne, ou deux ou trois autres personnes.
La conversation s’articule autour de messages texte, mais aussi d’images, de vidéos et de son, tout ceci est très conventionnel. Jusque-là, pas de quoi s’enthousiasmer, mais Slack marque sa différence par les connexions que l’on peut créer très simplement avec d’autres services en ligne. À ce jour, il y a déjà des dizaines d’intégrations possibles, pour tous les besoins : Dropbox et Google Drive pour accéder aux fichiers, GitHub pour gérer du code source, Heroku pour déployer des applications web ou encore le service d’automatisation IFTTT.
On peut aussi intégrer les réseaux sociaux (par exemple tous les tweets d’un compte ou une recherche… et il y a même Yo dans la liste) et si les outils livrés par défaut ne vous suffisent pas, vous pouvez toujours construire vos propres intégrations. Slack fournit aux développeurs tout ce qu’il faut pour piocher des données sur les serveurs de leurs entreprises. L’ensemble a l'air plutôt bien pensé, et si l’on en croit les statistiques d’utilisation, il a réussi à convaincre.
Slack ne paye peut-être pas de mine, mais ce service de messagerie qui n’a même pas deux ans — il est apparu en août 2013 — est valorisé à plus d’un milliard de dollars et compte parmi ses investisseurs les acteurs les plus importants de la Silicon Valley, dont Google Venture. Plus de 30 000 équipes utilisent le service, mais plus important, il y a environ 73 000 personnes qui paient pour l’utiliser.
En effet, si Slack est gratuit, il y a quelques limites (cinq intégrations externes, notamment) qu’on peut lever en payant un abonnement mensuel à partir de 5,34 $ par mois et par utilisateur. S’il fallait encore une preuve que cette petite startup dont personne n’avait entendu parler il y a quelques mois a pris une importance folle, en voilà une autre. En fin de semaine dernière, Matt Mullenweg a dressé son « État du monde 2014 » : au cours de cette conférence, le créateur de WordPress a indiqué que les développeurs du moteur qui alimente le plus grand nombre de sites web au monde allaient désormais échanger en utilisant ce nouveau service de messagerie instantanée.
Depuis 11 ans, les développeurs originaires du monde entier communiquaient en utilisant IRC, un protocole de communication plus vieux que le web lui-même. Son abandon au profit d’un produit aussi jeune que Slack est un changement très symbolique, à n’en pas douter… Vous trouverez tous les détails à cette adresse.