Mozilla a présenté récemment ses résultats financiers de l'année 2012 marqués par une forte hausse des revenus provenant de Google.
Sur les 311 millions de dollars empochés l'année dernière par Mozilla Corporation, la filiale commerciale de la fondation qui développe Firefox, 90 % des royalties (274 millions de dollars) proviennent de Google, une part qui a augmenté doucement au fil des ans — elle était de 85 % en 2006. Mountain View a ainsi versé 304,5 millions de dollars de royalties en 2012, contre 161,9 millions en 2011.
Interrogée par CNET, Mitchell Baker, la présidente de la fondation, n'a pas expliqué ce qui a poussé Google à verser quasiment deux fois plus d'argent d'une année sur l'autre. « Nous renouvelons [notre accord] régulièrement, mais ça faisait un moment que nous n'avions pas vu la méthode de calcul avec eux », s'est-elle contenté de déclarer.
Le géant du Net a plusieurs raisons de continuer d'arroser la fondation. La première étant bien sûr de continuer à dominer le marché de la recherche en ligne en étant le moteur par défaut de Firefox. La seconde, de supporter le libre et surtout un concurrent, ce qui n'est pas inutile quand on est empêtré dans de longues affaires antitrust. L'accord entre Mozilla et Google court jusqu'en 2014. Microsoft va-t-il tenter un coup de Trafalgar pour imposer Bing lors de la renégociation du contrat (une solution qui aurait été envisagée en 2011) ? Google va-t-il vouloir revoir à la baisse sa contribution en arguant que la part de marché de Firefox recule ? Réponses l'année prochaine.
Concernant les dépenses de Mozilla, elles ont augmenté de 63 millions de dollars pour s'établir à 208,6 millions. Les trois quart ont été consacrés au développement de logiciels. Le reste a été essentiellement partagé entre le marketing (29,6 millions) et les frais administratifs (22 millions).
Les mises à jour de Firefox et Do Not Track
À propos des critiques portant sur le rythme de mises à jour rapide de Firefox (une nouvelle version toutes les six semaines), Mitchell Baker répond que la communauté du navigateur est à l'aise avec ça et qu'il s'agit du fonctionnement du web : « des améliorations progressives dans le temps plutôt qu'une grosse mise à jour ». De plus, les mises à jour sont silencieuses, elles se téléchargent et s'installent automatiquement.
La nouvelle interface Australis qui devrait arriver au printemps prochain doit permettre à Firefox de conserver sa base d'utilisateurs alors que Chrome lui pique des parts de marché (lire : Aperçu d'Australis).
Concernant Do Not Track (DNT), l'option qui permet aux internautes d'indiquer aux sites web qu'ils ne souhaitent pas être pistés, la présidente de Mozilla pense qu'elle n'est pas morte. 20 des 43 membres du groupe de travail de DNT ont pourtant estimé le mois dernier que participer à ce processus n'était « pas dans leur intérêt ». Une petite majorité a permis de continuer le travail sur le fil, mais DNT rencontre de gros obstacles. L'industrie publicitaire et les défenseurs de la vie privée n'arrivent pas à trouver de compromis sur le fonctionnement de l'option. Si les publicitaires quittent la table, Do Not Track ne fonctionnera tout simplement plus, reconnait Mitchell Baker. « Je ne crois pas que nous en sommes encore là », ajoute-t-elle, optimiste.