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Test du kit OWC Aurora Pro + Envoy pour MacBook Air

Antoine Collin

mercredi 03 juillet 2013 à 15:15 • 8

Matériel



Depuis le lancement du MacBook Air en 2008, Apple utilise des SSD dans des formats atypiques : 1,8 pouce PATA dans le premier modèle ; 1,8 pouce SATA dans le second ; des barrettes dans un format propriétaire depuis 2010 avec — selon les modèles — une interface SATA 3 gigabits/s (2010, 2011), 6 gigabits/s (2012) et même du SATA Express (10 gigabits/s) dans la nouvelle cuvée 2013.

Le gain en volume est évident face à des modèles classiques en 2,5 pouces. Les barrettes permettent aussi d'obtenir une capacité plus élevée que le standard mSATA (limité généralement à 256 Go). Contrepartie de ces avantages, c'est un calvaire pour les utilisateurs : impossible de remplacer un SSD par un modèle classique si l'espace de stockage devient trop faible (ou tout simplement en cas de composant défectueux) .




La solution OWC



Heureusement, il y a OWC. La société américaine propose en effet des SSD pour tous les MacBook Air, sauf les récents modèles 2013 : PATA de 60 et 120 Go pour le premier modèle, SATA de 60 à 480 Go pour les modèles 2009, SATA de 120 à 480 Go pour les autres. Nous avons testé le 240 Go destiné à un MacBook Air 11" 2012, acheté avec un SSD de 128 Go (120 Go dans la réalité), capacité finalement trop faible pour notre usage.




Du SandForce dans (presque) tous les cas



Tous les modèles de chez OWC (sauf ceux destinés au premier MacBook Air) utilisent des contrôleurs SandForce, soit des modèles de la famille 1200 (SATA 3 gigabits/s) soit des modèles de la famille 2200 (SATA 6 gigabits/s). Les contrôleurs SandForce sont assez courants et ont une particularité intéressante : ils sont capables de compresser les données à la volée. Typiquement, c'est efficace sur des vidéos issues d'une carte de capture (sans compression), des images bitmap ou du texte. Mais évidemment c'est sans effet sur des données déjà compressées, comme de la musique en AAC, des fichiers JPEG ou des vidéos en H.264. Apple utilise par ailleurs du SandForce dans certains modèles de MacBook Air. Notre portable 2012 était ainsi équipé d'un SSD de 120 Go doté d'un contrôleur Toshiba qui est en réalité un contrôleur SandForce rhabillé. Alors que les MacBook Pro Retina utilisent souvent des contrôleurs Samsung ou SanDisk.


La seconde particularité des contrôleurs SandForce, c'est qu'une partie de la mémoire est réservée à la gestion de l'usure et une seconde partie à la correction d'erreurs : 7 % de la mémoire est réservée à la gestion de l'usure — la différence entre la capacité en base 10 (Go) et celle en base 2 (Gio) — et le reste à la correction d'erreurs. Sur notre modèle de 240, il y a donc 16 Go réservés pour cette dernière. Typiquement, un SSD équipé de 256 Gio de mémoire (274 877 906 944 octets) laissera environ 240 Go (240 000 000 000 octets) à l'utilisateur, 18 877 906 944 octets (~7 %) étant réservés pour la gestion de l'usure et 16 Go pour la correction d'erreurs. Notre SSD de 240 Go — un Aura Pro 6G — offre ainsi une capacité de base de 240 057 409 536 octets, soit les 240 Go annoncés.


Un kit complet



Nous avons acheté un kit complet chez OWC : un SSD de 240 Go mais aussi les tournevis nécessaires à l'ouverture du MacBook Air ainsi qu'un boîtier externe en interface USB 3.0 pour réutiliser l'ancien SSD.




L'ensemble est arrivé rapidement, les instructions fournies sont claires et le boîtier et le SSD respirent la solidité. Le premier tournevis a une tête pentalobe, pour le MacBook Air, le second une tête torx T5 pour le boîtier USB 3.0.



Avant/Après




Le boîtier USB 3.0



Commençons par le boîtier USB 3.0. Entièrement en métal, il est assez long (15 cm) mais n'est pas très large (4,5 cm). Une prise micro USB 3.0 est placée sur le côté et il est parfaitement possible d'utiliser un câble micro USB 2.0 avec le boîtier. Si OWC indique que le boîtier utilise un contrôleur ASMedia 1053e, notre modèle intègre un contrôleur ASMedia 1053.




La différence ? Le 1053e est compatible SATA 6 gigabits/s alors que le modèle de notre boîtier se limite à la version 3 gigabits/s de la norme. Dans la pratique, on reste donc assez loin des limites de l'USB 3.0 : quand un SSD rapide couplé à un contrôleur efficace atteint plus de 400 Mo/s, la solution d'OWC se limite à 255 Mo/s environ. C'est loin d'être ridicule, mais d'autres modèles sont plus rapides. Notons enfin que le boîtier ne prend pas en charge l'UASP, un protocole qui permet d'améliorer les performances des périphériques USB 3.0.




Le SSD



Le SSD utilise donc un contrôleur SandForce SF2281, un classique, avec de la mémoire que nous n'avons pas pu identifier. OWC n'indique pas la mémoire utilisée, et il ne s'agit pas de mémoire Toshiba, Samsung ou IMFT (Intel/Micron). Il a parfaitement reconnu par notre Mac et fonctionne de la même façon que le SSD Toshiba d'origine. Comme toujours avec les SSD qui ne proviennent pas de chez Apple, la commande TRIM n'est pas activée, mais des logiciels comme TRIM Enabler permettent de le faire facilement.



Le SSD interne


Les performances sont bonnes pour un SSD équipé d'un contrôleur SandForce : environ 460 Mo/s en lecture et 320 Mo/s en écriture, le tout avec des données compressées. Avec des données qui peuvent être compressées par le contrôleur, les valeurs annoncées par OWC (500 Mo/s en lecture et en écriture) devraient être atteintes. On est loin des performances des SSD des MacBook Air de la gamme 2013, mais ces vitesses sont très correctes pour un SSD SandForce, dont les débits en écriture sur des données déjà compressées sont souvent le point faible.


A l'usage



Nous l'utilisons depuis environ 1 mois dans ce MacBook Air 11" 2012. À l'usage, pas de différences : la machine est aussi réactive, les performances plus élevées ne se faisant pas réellement sentir. Le nouveau SSD est un peu plus performant en écriture, mais l'écart n'est visible qu'avec des transferts depuis un périphérique externe rapide, soit un SSD en USB 3.0 ou en Thunderbolt. Le gain en capacité — raison de l'achat — est bien évidemment intéressant. La seule chose à relever est le fait qu'il faut activer le TRIM manuellement, contrairement au SSD d'origine, et que certaines mises à jour d'OS X (ça n'a pas été le cas avec la 10.8.4) désactivent la commande.



Le boitier USB 3


L'ancien SSD est devenu une imposante clé USB de 120 Go, ce qui peut être pratique en déplacement même si le boîtier USB 3.0 est assez long. Même si ce n'est pas le boîtier le plus rapide du monde, les performances sont suffisamment bonnes pour tous les usages et il peut remplacer un disque dur ou une clé USB pour transférer des données rapidement.


En conclusion



Dans l'absolu, on est face à un assez bon produit : les performances sont correctes et l'installation aisée. Mais il y a tout de même deux bémols : le boîtier USB 3.0 n'est pas aussi performant qu'il pourrait l'être et le prix reste un peu trop élevé. OWC vend son SSD 295 $ (220 €), quand un SSD mSATA de 240 Go (Crucial M500) se trouve à moins de 200 € et que les SSD 2,5" valent moins de 150 €. De plus, le kit comprenant un boîtier USB 3.0 et les tournevis nécessaires est pratiquement obligatoire : sans ces deux accessoires, l'installation est impossible et l'ancien SSD est inutilisable. La manie d'Apple d'utiliser des connecteurs propriétaires est donc un problème, au moins pour notre portefeuille.


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