Airbus espère bien faire la démonstration d'une "voiture volante" d'ici la fin de l'année. Lors de la conférence DLD à Munich, Tom Enders, le PDG du groupe d'aéronautique a insisté sur la volonté d'Airbus d'investir sérieusement dans ces recherches :
Il y a 100 ans, le transport urbain est allé sous le sol, dorénavant nous disposons des technologies nécessaires pour aller au-dessus du sol. Nous sommes dans une phase expérimentale, nous prenons ce développement très au sérieux. Si nous n'en tenons pas compte, nous serons tenus à l'écart de secteurs d'activité très importants.
L'idée d'aller chercher dans les airs une solution aux problèmes de circulation au sol dont sont victimes les grandes villes et les mégalopoles procède d'une certaine logique.
Une voiture électrique ou une voiture autonome règlent deux problèmes : la pollution pour l'une et l'obligation d'un conducteur humain constamment actif pour l'autre. Mais substituer une voiture avec un gros volant et un moteur à combustion par une autre de toute nouvelle génération ne réduit en rien les phénomènes d'embouteillages. Et encore moins, lorsque les villes bannissent les voitures de leur centre ou limitent leurs capacités de déplacements.
D'après une projection utilisée par Airbus, 60 % de la population mondiale vivra en ville à l'horizon 2030. Et certaines villes en Amérique du Sud ou en Asie approcheront les trente millions d'habitants à cette échéance, presque le triple de Londres ou Paris.
Plutôt que d'aller d'un point A à un point B au ras du sol, on peut envisager de le faire par les airs. Uber réfléchit déjà à cette problématique avec de petits aéronefs utilisables à la demande.
Airbus de son côté a ouvert A3 ("A Cube"), une antenne dans la Silicon Valley qui s'est penchée sur ces modes de transports aériens d'ultra petite taille (comparé aux longs courriers dont il s'est fait une spécialité).
On ne sait quelle forme exacte prendra le véhicule qui sera testé cette année, mais il devrait découler du projet "Vahana" décrit en septembre dernier. Il s'agit d'un petit hélicoptère monoplace et autonome, apte à transporter un chargement ou une personne. Il suivrait un trajet prédéfini et en cas de panne en vol, il saurait déployer un parachute, efficace même après une ouverture à basse altitude.
Ce projet de "voiture volante" autonome n'est qu'un parmi plusieurs aujourd'hui en développement dans plusieurs startups, observait en décembre dernier Mathias Thomsen. Cet ancien d'Uber Danemark est le General Manager d'Urban Air Mobility chez Airbus à Toulouse.
L'horizon 2020 est souvent cité pour la mise en service de voitures autonomes, même si certains acteurs de ce secteur sont nettement moins optimistes et renvoient à plus tard. C'est également cette date qui revient à propos des "voitures volantes". On devrait au minimum voir plusieurs démonstrations de prototypes effectuées entre 2017 et 2018.
Reste que le livre blanc d'Uber sur la question montre la variété des problématiques qui restent à résoudre : type de moteur, de batterie si on fait le choix de l'électrique, vitesse, coût, rayon d'action, sécurité, pollution sonore sans oublier le cadre législatif et la réglementation pour ces nouveaux véhicules et leurs pilotes qu'ils soient robotisés ou non…