Il y aura une « rue Steve Jobs » à Paris dans le courant de l’année prochaine… mais la discussion a été houleuse au sein de la majorité de Jérôme Coumet, le maire du XIIIe arrondissement où cette rue sera inaugurée. Il s’agissait de trouver des noms autour de la Halle Freyssinet, l’immense incubateur de start-ups de Xavier Niel. Le nom du fondateur d’Apple a été proposé et à première vue, il s’agissait d’une proposition qui tombait sous le sens : Steve Jobs a, à plusieurs reprises, initié des révolutions qui ont changé notre manière de travailler et de vivre.
Mais voilà, cette proposition a fortement déplu aux élus écologistes et communistes, partenaires de la majorité municipale du maire du XIIIe. Le Parisien rapporte cette déclaration assassine des élus communistes :
Le choix de Steve Jobs tombe au plus mal au vu de la réalité de l’héritage qu’il laisse. Son héritage, ce sont tout d’abord les conditions de travail dans les usines sous-traitantes. Les sous-traitants chinois d’Apple sont connus pour abuser de salaires insuffisants et d’heures supplémentaires forcées. Mais Steve Jobs est aussi dans les pratiques d’optimisation fiscale illégale massives, comme l’a révélé il y a à peine trois mois la très libérale commission européenne. Ce sont près de 13 milliards d’euros [le montant du redressement fiscal dû au fisc irlandais, NDLR] qu’Apple doit ainsi payer aujourd’hui pour compenser le taux d’imposition scandaleux de 0,005 % en Irlande.
Plutôt que Steve Jobs, ces élus auraient préféré baptiser une rue du nom d’Ada Lovelace, mathématicienne anglaise du 19e siècle, pionnière de l’informatique moderne, et figure féministe. Malheureusement méconnue par chez nous, elle a pourtant créé le premier programme informatique, en l’occurrence un algorithme destiné à être exécuté par une machine.
Jérôme Coumet a toutefois obtenu qu’une rue Steve Jobs soit présente dans les parages de la Halle, mais il a également accédé à la demande de ses partenaires : une rue Ada Lovelace sera aussi inaugurée près de l’incubateur.