Les ressortissants étrangers qui peuvent entrer aux États-Unis sans détenir de visa se voient maintenant demander de fournir leur(s) nom(s) d'utilisateur(s) sur les différents réseaux sociaux.
Cette déclaration est complètement facultative, mais on peut se demander si des voyageurs ne préfèreront pas fournir ces identifiants (le nom d'utilisateur ou le pseudo, mais pas le mot de passe évidemment), en espérant augmenter ainsi leurs chances d'obtenir une autorisation d'entrée.
Cette nouveauté a été introduite dans le formulaire électronique ESTA (Système électronique d'autorisation de voyage) proposé dans le cadre du Visa Waiver Program. Celui-ci permet d'aller aux États-Unis pendant 90 jours avec un passeport valide mais dépourvu de visa. Les citoyens de 38 pays, dont la France, profitent de cette souplesse administrative.
Le formulaire comprend une nouvelle section dans laquelle on peut indiquer son pseudo pour un ou plusieurs réseaux sociaux (jusqu'à 10). La liste en contient 13, parmi lesquels Facebook, Twitter ou encore Linkedin ou Flickr mais pas Snapchat. Au besoin on peut faire un peu de zèle et indiquer une plateforme absente de cette liste.
Cette mesure, annoncée l'été dernier, a été mise en place mardi dernier. Une porte-parole des douanes américaines a réitéré qu'il s'agissait par ce biais « d'identifier des menaces potentielles ». Normalement, si l'on laisse ces champs vides, cela ne devrait pas avoir de conséquences sur la délivrance de l'autorisation.
Cependant, cette décision continue de soulever des critiques et interrogations de la part de différentes associations qui s'inquiètent de la manière dont ces informations seront traitées, conservées et peut-être partagées avec d'autres agences gouvernementales.
Plus que les terroristes, qui se garderont bien de fournir une quelconque information, l'Electronic Frontier Foundation craint par exemple que d'innocents voyageurs fassent les frais de cette nouvelle forme d'intrusion, notamment par des croisements d'informations. Que certains, qui interprèteraient mal les consignes, fournissent aussi leurs mots de passe. Ou encore, que cette mesure soit adoptée par d'autres pays et que ce soient cette fois les citoyens américains qui doivent s'y plier. Et peut-être pas sur la base du volontariat cette fois.
Source : Politico