Amazon a fait rêver beaucoup de monde avec sa vidéo en fin d’année dernière montrant un drone effectuer une livraison (lire : Amazon Prime Air : livraison en 30 minutes par des drones). De la fiction à la réalité, il y a cependant un pas qui devrait bien prendre quelques années, même si le géant du commerce en ligne jure qu’elle sera prête quand l’administration de l’aviation civile aux États-Unis (FAA) offrira un cadre réglementaire autorisant ce genre d’activités.
En France, une chose est certaine, ce n’est pas pour tout de suite. Cet été, Thierry Lazaro, député-maire UMP de Phalempin (Nord), avait demandé dans une question écrite la position du ministre de la Défense sur la question s’inquiétant des dangers que peut représenter le survol d'un territoire national par des drones, notamment en raison de leur utilisation potentielle par des organisations terroristes.
La réponse du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a été publiée en début de semaine. Si Amazon ou toute autre société désirait utiliser des drones dans le cadre de son activité, elle devrait recevoir l’aval de la direction générale de l'aviation civile, laquelle doit consulter le Ministère de la Défense. Et dans l’état actuel des choses, le ministère ne pourrait rendre qu’un avis négatif :
En effet, les garanties en matière de sécurité aérienne ne seraient par hypothèse pas suffisantes au regard notamment des conditions d'utilisation des aéronefs militaires et des aéronefs d'État qui peuvent être amenés à évoluer à basse altitude au titre des missions militaires ou de service public, d'assistance ou de sauvegarde des personnes qu'ils accomplissent. Des drones commerciaux, tels que ceux que projette d'utiliser la société « Amazon. com », partageraient alors le même espace aérien que les aéronefs utilisés par les services de l'Etat et ne pourraient respecter le principe « voir et éviter » qui constitue une règle fondamentale de prévention des accidents entre aéronefs. Les risques de collision pour ces aéronefs seraient donc accrus, d'autant plus qu'aucun système, embarqué ou non, n'est en mesure aujourd'hui de les réduire.
Comme le rappelle NextInpact, la situation n’est guère plus reluisante outre-Atlantique. En juin dernier, la Federal Aviation Administration, l’équivalent américain de notre aviation, avait indiqué qu’elle continuait à s’opposer aux vols de drone à titre commercial. Amazon rêvait de lancer son service de livraison aérien dès 2015, c’est mal parti…