L'affaire dite du « cartel des embauches » est en passe de connaître son épilogue. Les entreprises de la Silicon Valley impliquées dans ce scandale à grande échelle s'étaient entendues afin d'empêcher le débauchage sauvage de leurs talents. Apple était un des maîtres d'oeuvre de ce pacte de non agression, tout comme Google, Intel et Adobe. Plutôt que de risquer un procès potentiellement dévastateur, ce cartel a préféré s'entendre avec les quelques 64 000 plaignants (regroupés dans un recours collectif), qui ont vu leur carrière (et le salaire qui allait avec) ralentir.
Cet arrangement à l'amiable, qui représente 324 millions de dollars pour les quatre sociétés déjà citées, a failli capoter suite à son rejet par un des plaignants, ancien d'Adobe, qui estimait que la somme proposée était bien loin de satisfaire les demandes des victimes (lire : Pacte de non agression : un plaignant conteste l'accord à 300 millions). De fait, les plaignants réclamaient 3 milliards de dollars (le chiffre de 9 milliards avait même été évoqué).
Finalement, l'accord a été validé par les avocats des salariés lésés. La juge Lucy Koh, en charge de cette affaire, doit encore donner son feu vert à ce protocole. Elle ne devrait pas s'y opposer. Au terme de cet arrangement, chaque plaignant recevra entre 2 000 et 8 000$ selon leur salaire à l'époque des faits. Les quatre sociétés ont accepté de verser un premier paiement initial d'un million de dollars dans les dix jours suivant l'approbation préliminaire de l'accord. Le reste sera versé dans les sept jours après le feu vert.
Plus de 80 millions serviront à payer les émoluments des cabinets d'avocats qui sont, comme souvent, les vrais gagnants de ce dossier qui dure depuis trois ans. Le dévoilement des pièces a permis de lever le voile sur des pratiques peu ragoûtantes menées par les plus hauts dirigeants des entreprises concernées, dont Steve Jobs (lire : Nouveaux détails sur le pacte de non agression dans la Silicon Valley et Steve Jobs, responsable des ressources humaines de Google).