Un an après sa renaissance, le MacBook a droit à sa première mise à jour. À l'extérieur rien ne change, si ce n'est cette finition or rose qui vient tout droit des derniers appareils mobiles d'Apple. À l'intérieur, l'évolution est minimale. Comme seules nouveautés, un processeur Skylake ainsi que de la mémoire vive et du stockage plus rapides. Qu'est-ce que ça change ? Réponse dans notre test.
Une gamme identique
La gamme de MacBook début 2016 est identique à celle de l'année dernière, au mégahertz près. À 1 449 €, la machine est équipée d'un processeur Core m3 bicœur à 1,1 GHz (Turbo Boost jusqu'à 2,2 GHz) et de 256 Go de stockage flash.
Si on veut plus de stockage, il faut nécessairement se tourner vers la configuration supérieure à 1 799 €, qui comprend un SSD de 512 Go et un processeur Core m5 à 1,2 GHz (Turbo Boost jusqu'à 2,7 GHz). La seule option disponible est une puce Core m7 cadencée 1,3 GHz (Turbo Boost jusqu'à 3,1 GHz) facturée 180 ou 300 € selon le modèle de base choisi.
Vous aurez peut-être remarqué la nouvelle nomenclature des processeurs du MacBook. À l'instar des Core i5 et i7 disponibles sur les autres Mac, le portable de 12" a désormais droit à des Core m3, m5 et m7. Mais attention, ne vous jetez pas sur le Core m7 en pensant que les performances seront décuplées, il n'en est rien.
On reste dans tous les cas sur un processeur bicœur et la fréquence de base ne varie que de 100 MHz entre chaque Core m, alors que la différence est de 600 MHz entre le Core i5 et le Core i7 du MacBook Air, par exemple. Il y a un écart plus grand entre les fréquences Turbo Boost maximum, mais auparavant cela ne suffisait pas à faire entrer une puce dans la catégorie des x7. En bref, de la hiérarchie Core i3, i5 et i7, Intel n'a repris que les suffixes, ce qui conduit à une différenciation artificielle des Core m.
Toutes les configurations ont sinon 8 Go de mémoire LPDDR3 cadencée à 1 866 MHz et une puce graphique Intel HD Graphics 515.
De l'or rose au bout des doigts
Extérieurement, rien ne permet de distinguer le MacBook début 2016 de celui sorti l'année dernière... à part la nouvelle finition or rose. L'arrivée de ce coloris n'est pas une surprise. Le Mac, qui était déjà disponible en trois finitions, bénéficie logiquement de la quatrième apparue sur les derniers terminaux iOS et l'Apple Watch.
Tout comme l'or jaune avant lui, l'or rose est proposé en premier lieu pour le marché chinois, friand de cette palette de couleurs. Est-ce qu'il saura aussi séduire les Occidentaux ? C'est une question de goût personnel avant tout.
Comme nous l'avons noté dans notre aperçu photos, la teinte change sensiblement en fonction de la lumière. En intérieur avec un éclairage blanc, le rose saute aux yeux, mais il a toujours un aspect légèrement cuivré qui le maintient à distance du style Barbie. À la lumière du soleil, le rose devient pâle et se fait presque oublier. En tout cas, on ne se plaindra pas qu'Apple nous donne un peu de choix de personnalisation.
Le reste est sinon strictement identique. On a toujours affaire à un portable surprenant de finesse (1,31 à 0,35 cm), de légèreté (920 grammes) et de silence puisqu'il n'a pas de ventilateur. Le MacBook Air, qui a longtemps été le mètre-étalon en la matière, paraît pataud à côté.
Ce dernier prend aussi un vilain coup de vieux quand l'écran Retina 12" du MacBook s'allume. Grâce à ses 2 304 x 1 440 pixels (résolution de 226 pixels par pouce) et sa technologie IPS, cet écran met une grosse claque à la dalle TN du MacBook Air qui reste désespérément ancrée dans le passé.
Les angles de vision sont très larges (pas d'écran qui vire au jaune quand on le regarde de côté ou d'en dessous), la colorimétrie est excellente et l'affichage parfaitement net. La définition par défaut est de 1 280 x 800 pixels, mais une option permet de monter jusqu'à 1 440 x 900 pixels, soit pareil que le MacBook Air 13". On peut même aller au-delà grâce à l'utilitaire SwitchResX.
Il faut également rappeler — et saluer — la conception et la fabrication impeccables. Apple ne s'est pas contenté d'aplatir le MacBook Pro 13", elle a parachevé la conception unibody en unissant l'écran à la charnière, qui est ainsi en métal. Les haut-parleurs situés au-dessus du clavier délivrent par ailleurs un son étonnement riche et puissant pour une machine de cette taille.
Le clavier à la frappe très courte et aux touches moins espacées surprend au départ, mais après un temps d'adaptation, il se révèle confortable et efficace — sauf pour une minorité d'utilisateurs qui n'arrivent pas à s'y faire malgré leur bonne volonté. Pour titiller, notons qu'Apple n'a pas corrigé le défaut mineur de rétroéclairage non uniforme sur une poignée de touches.
Le trackpad Force Touch est une autre innovation qui a été introduite avec le MacBook 2015. Un an plus tard, on apprécie toujours autant ce trackpad capable de reconnaître la pression et de faire sentir les interfaces, mais il reste toujours sous-exploité. Espérons que le successeur d'El Capitan en tire plus parti.
Par contre, on aurait préféré que la caméra FaceTime 480p ne soit pas reconduite, surtout quand tous les autres Mac en ont une de 720p.
Une machine à l'intégration poussée et non évolutive
À l'intérieur du MacBook début 2016, pas de changement non plus, ou presque. La batterie n'a plus une capacité de 39,71 Wh, mais de 41,41 Wh. On reviendra plus tard sur l'autonomie.
Les vis de la charnière sont maintenant enduites d’un produit qui se désagrège lorsque l’on y insère un tournevis. Le message d'Apple est clair : n'ouvrez pas la machine, sinon on le saura. Il est de toute façon impossible de réparer ou remplacer soi-même un composant, tout est soudé à la carte mère, comme sur un iPad. Dans la même veine, le port USB-C et sa nappe ne font plus qu'un dorénavant.
En parlant de port USB-C, il est dommage que celui-ci n'évolue pas vers le Thunderbolt 3 alors que des concurrents ne s'en privent pas. Le nouveau MacBook ne gère toujours que l'USB 3.1 Gen 1 (jusqu'à 5 Gbit/s). Pour mémoire, le Thunderbolt 3, qui exploite le connecteur USB-C, englobe le protocole USB 3.1 (Gen 2, jusqu'à 10 Gbit/s), le DisplayPort 1.2 et fournit en plus un débit jusqu'à 40 Gbit/s et une compatibilité avec les périphériques Thunderbolt 1 et 2 via un adaptateur.
Certes, le MacBook n'est pas forcément la machine qui a le plus besoin du Thunderbolt 3 — on imagine d'ailleurs que les prochains MacBook Pro en auront la primeur —, mais quitte à n'avoir qu'une seule connectique, autant avoir la meilleure.
Car oui, il n'y a toujours qu'un seul port USB-C sur le MacBook. Il faut encore utiliser un hub si on veut le recharger et brancher un périphérique en même temps. Heureusement, l'écosystème USB-C s'est largement enrichi depuis l'année dernière et on trouve aujourd'hui des adaptateurs et hubs beaucoup moins chers que ceux d'Apple. Un câble Griffin permet même d'avoir un simili MagSafe.
Des performances au niveau du MacBook Air
Le MacBook est le premier portable d'Apple à bénéficier de Skylake, la dernière microarchitecture d'Intel — l'iMac Retina 5K en est équipé depuis la fin de l'année dernière. Skylake apporte de multiples améliorations qui aboutissent à de meilleures performances et une autonomie prolongée. Le GPU est plus modulable et prend en charge de nouvelles tâches, et il y a une meilleure répartition des rôles entre le processeur et le système d'exploitation sur la gestion des performances, entre autres.
Comme avec la génération précédente, Apple a un peu personnalisé les processeurs du MacBook. La fréquence de base du Core m3-6Y30 définie par Intel est 0,9 GHz, mais Apple l'a rehaussée à 1,1 GHz. Même chose pour le Core m5-6Y54 qui tourne à 1,2 GHz au lieu de 1,1 et pour le Core m7-6Y75 cadencé à 1,3 GHz au lieu de 1,2.
La puce graphique intégrée est une Intel Graphics 515, cadencée à 300 MHz de base. Sa fréquence maximum est de 850 MHz avec le Core m3, 900 MHz avec le m5 et 1 GHz avec le m7. Le nouveau MacBook jouit par ailleurs d'une mémoire vive de 8 Go plus rapide (1 867 MHz au lieu de 1 600).
Sur Geekbench, qui teste les performances globales, le MacBook début 2016 1,1 GHz affiche une progression de 8 % par rapport à l'ancienne configuration équivalente. Le modèle 1,2 GHz a pour sa part un score supérieur de 14 % par rapport à son prédécesseur et fait un peu mieux que le MacBook Air 13" début 2015.
Dans les tests applicatifs, le gain de performances est plus significatif. Pour un export de 500 photos avec Aperture, les nouveaux MacBook 1,1 et 1,2 GHz sont respectivement 21 % et 30 % plus rapides que leurs prédécesseurs. L'export d'une vidéo d'environ 3 minutes avec iMovie prend respectivement 14 % et 30 % moins de temps. Le gain est d'environ 30 % pour les deux machines sur un export avec Final Cut Pro.
Il ressort de tous ces benchmarks que le MacBook 2016 1,1 GHz fait globalement aussi bien que le dernier MacBook Air Core i5 (avec 4 Go de RAM) et que le modèle 1,2 GHz est à deux doigts du MacBook Air Core i7.
Les nouveaux MacBook restent fluides en toutes circonstances, même avec la définition supérieure de 1 400 x 900 pixels. Rappelons que le MacBook 2015 avait un petit problème de fluidité à ses débuts, mais celui-ci a été réglé par OS X El Capitan.
Les MacBook sont toujours silencieux, absence de ventilateur oblige, et chauffent très modérément. Lors de l'ensemble de nos tests intensifs, il n'est arrivé qu'une seule fois que le système nous conseille via une notification de quitter une application lourde pour ne pas dégrader les performances générales.
La puce graphique intégrée a fait des progrès. Sur Valley Benchmark, le gain est d'environ 30 % en définition native, mais le nombre d'images par seconde reste inférieur à celui des MacBook Air, qui ont moins de pixels à gérer.
Sur Cinebench, qui teste les performances OpenGL, le bénéfice est moins important. Il est de 10 % environ et là encore les derniers MacBook Air font toujours mieux.
Le GPU intégré est très utile pour épauler le CPU dans les tâches lourdes (de plus en plus de logiciels y font appel et Apple met clairement l'accent sur cela avec Metal), mais il ne suffit pas pour profiter des gros jeux 3D récents. Dans Tomb Raider, sorti en 2013, il faut régler les graphismes au minimum et désactiver tous les effets pour obtenir tant bien que mal 30 images par seconde.
Un SSD plus rapide
Sur les 256 Go du SSD de la configuration de base, 230 sont réellement utilisables. Et sur les 512 Go du SSD supérieur, on profite véritablement de 477 Go.
Comme Apple l'a annoncé, le stockage flash est plus rapide. Le modèle 256 Go et celui de 512 Go ont respectivement un débit maximum de 1,3 Go/s et 1,4 Go/s en lecture, alors qu'on ne dépassait pas les 900 Mo/s avec ceux de 2015. C'est aussi plus rapide en écriture, avec des débits maximums respectifs de 700 et 900 Mo/s, quand on stagnait auparavant en dessous des 500 Mo/s.
En utilisation courante, cela ne change rien, le démarrage et le lancement des applications étaient déjà ultra rapides. C'est lors de manipulations de gros fichiers, typiquement quand on travaille sur des vidéos, que le bénéfice apparait. La copie d'un fichier de 8,76 Go prend 25 secondes sur les nouveaux MacBook, contre 32 sur leurs prédécesseurs.
Une meilleure autonomie
La capacité supérieure de la batterie combinée aux optimisations de Skylake doit conduire à une heure d'autonomie en plus, selon Apple, soit 10 heures de navigation web en Wi-Fi et 11 heures de lecture de films iTunes.
Nous avons effectivement mesuré du mieux. Dans notre « test 0 % », qui consiste à recharger la page d'accueil de MacGeneration toutes les 30 secondes avec Safari et à relever les mails toutes les minutes avec Mail, les deux nouveaux MacBook ont tenu 11 h 45. C'est presque trois heures de plus que la génération précédente. Précisons que le logiciel compte dans ce genre de test ; celui de l'année dernière avait été réalisé sur Yosemite, moins optimisé qu'El Capitan, en particulier sur le MacBook.
Dans le « test 100 % », nous lançons l'animation 3D de Valley Benchmark avec les réglages à fond et la luminosité de l'écran ainsi que le son au maximum. Les MacBook se sont éteints au bout de 3 heures, comme les précédents modèles à quelques minutes près. On remarque que les machines de 12" tiennent beaucoup plus longtemps que les autres portables sur ce test, ce qui s'explique par le fait que les processeurs Core m tempèrent plus fortement leur consommation.
Enfin, les nouveaux MacBook ont tenu une moyenne de 7 h 30 dans notre test empirique, 30 minutes de mieux. Ce test consiste à utiliser la machine dans le cadre d'une journée de travail classique chez MacG : l'écran est réglé à 80 % de luminosité ; Safari est beaucoup sollicité avec de nombreux onglets ouverts ; Mail relève les courriels toutes les minutes ; Tweetbot est lancé ; Reeder constamment ouvert pour les RSS ; Dropbox synchronise régulièrement des fichiers ; Spotify joue de la musique ; Byword sert à rédiger les articles ; et une poignée d'autres logiciels (Pixelmator, Numbers) est utilisée ponctuellement.
Les MacBook Pro Retina et les MacBook Air Core i5 font toujours un peu mieux, mais il faut garder à l'esprit qu'il y a forcément des disparités d'usage. On peut par ailleurs facilement augmenter l'autonomie d'au moins une heure en baissant la luminosité et en quittant quelques applications. Au bout du compte, l'autonomie du MacBook est suffisante pour assurer une journée de travail essentiellement bureautique.
Pour conclure
Un an après, le MacBook est toujours une machine aussi séduisante. Fine, légère et compacte, elle est en plus très plaisante à utiliser grâce à son trackpad Force Touch, son nouveau clavier et bien évidemment son magnifique écran Retina. Elle a aussi des bienfaits insoupçonnés, comme son silence de fonctionnement et la qualité de ses haut-parleurs.
Dans sa génération 2016, le MacBook fait maintenant jeu égal avec le MacBook Air au niveau des performances... parce que ce dernier n'évolue plus. La réussite est en trompe-l'œil donc, mais finalement, le MacBook Air perd bien un de ses avantages.
Reste la carence en connectique qui joue toujours en défaveur du MacBook — surtout quand Apple ne daigne pas faire évoluer l'unique port vers la technologie la plus complète, le Thunderbolt 3 — et le prix, encore élevé.
Malgré des qualités indéniables, le MacBook est toujours pris en étau entre le MacBook Air meilleur marché et le MacBook Pro autrement plus performant.
Finalement, le principal intérêt de cette nouvelle génération est d'avoir fait baisser le prix de l'ancienne. On trouve des MacBook 1,1 GHz début 2015 à partir de 1 059 € sur le refurb. Le voilà, le juste prix.