Recherche : Kagi s’appuie sur l’expertise de (Stephen) Wolfram

Anthony Nelzin-Santos |

Kagi ne veut pas seulement « fournir des résultats de recherche précis et fiables », ce qui n’est déjà pas une mince affaire, mais surtout « comprendre des requêtes complexes ». Cela ne passe pas, ou pas uniquement, par les hallucinations des grands modèles de langage (GML). Cela passe aussi, et peut-être surtout, par la conception de puissants systèmes d’interprétation de vastes quantités de données. Kagi saute une étape en signant un partenariat avec le moteur de connaissances WolframAlpha.

Image Kagi.

Alors que Microsoft et Google incorporent des chatbots dopés aux GML dans leurs moteurs de recherche, en prenant le risque qu’ils racontent plus ou moins n’importe quoi, Kagi adopte une approche plus mesurée du machine learning. « Pour garantir la qualité des résultats », explique l’entreprise américaine, « nous déclassons automatiquement les pages pleines de publicités et de pisteurs » en ciblant les contenus médiocres générés par la machine. La fonctionnalité « Small Web » permet, à l’inverse, de faire remonter les blogs et autres sites personnels.

Autrement dit : Kagi utilise bien des dispositifs relevant de l’« intelligence artificielle », mais pour trier l’information plutôt qu’ajouter à la désinformation, en refusant la course à l’échalote qui fragilise des repères déjà bien précaires. En intégrant la base de connaissances et les algorithmes de Wolfram Research, le moteur de recherche espère proposer « des résultats plus précis, plus fiables et plus complets ». Plus qu’un moteur de recherche, WolframAlpha est un véritable système de questions-réponses construit sur le langage Wolfram, la plateforme Mathematica et des dizaines de milliards d’informations.

Image Kagi.

Kagi compte donc sur la bonne vieille approche symbolique pour répondre aux travers des systèmes purement statistiques. Le moteur de WolframAlpha peut évidemment faire des calculs et convertir des unités, mais aussi interpréter des commandes Wolfram et fournir des informations factuelles. Kagi propose ainsi l’équivalent des « cartes de connaissance » de Google, à ceci près que les siennes utilisent les données de WolframAlpha plutôt que celles de Wikipédia.

Cette fonctionnalité sera notamment intégrée au champ de recherche du navigateur Orion, construit sur le moteur WebKit de Safari. Pour ne rien gâcher, Stephen Wolfram lui-même rejoint le petit groupe de pontes qui conseille les dirigeants de Kagi. « Avec sa grande expérience », explique l’entreprise, « nous pensons que Stephen apporte des connaissances qui joueront un rôle déterminant pour guider les prochains pas de Kagi. »

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avatar charly20 | 

Super ; je m’en réjouis, Kagi étant mon moteur de recherche par défaut.

avatar albert13 | 

@charly20

que vaut Kagi par rapport à Perplexity puisque Kagi est ton moteur par défaut ?
merci pour ta réponse

avatar charly20 | 

@albert13

Je ne connais pas Perplexity

avatar Artefact3000 | 

Je sais pas vraiment ce qu’il vaut, comparé à la concurrence. On peut l’essayer gratuitement pour 100 recherches. Mais à moins d’en avoir drastiquement besoin pour des besoins précis, payer est un pensez-y bien.

https://help.kagi.com/kagi/plans/plan-types.html

avatar occam | 

• Anthony Nelzin-Santos, le 6 mars 2024 : « Kagi compte donc sur la bonne vieille approche symbolique pour répondre aux travers des systèmes purement statistiques. »

Bonne vieille approche symbolique !

• Charles de Gaulle, le 14 juin 1960 : « Il est tout à fait naturel qu'on ressente la nostalgie de ce qui était l'Empire, tout comme on peut regretter la douceur des lampes à huile, la splendeur de la marine à voile, le charme du temps des équipages. Mais quoi ?! Il n'y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités. »

• Georges Pompidou, le 21 septembre 1972 : « Chère vieille France ! La bonne cuisine ! Les Folies bergères ! Le Gai Paris ! La Haute-Couture ! C'est terminé ! La France a commencé et largement entamé une révolution industrielle. »

Ringardiser pour caricaturer, caricaturer pour ringardiser. Rhétorique efficace, qui frappe les esprits.

Mais de Gaulle avait raison sur un point, à généraliser, notamment au sujet des « intelligences artificielles » : il n'y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités. (Écho de Feynman : « for nature cannot be fooled. »)

Quand on travaille sur le quantitatif, comme c’est mon cas, le bilan des LLM courants, couramment accessibles, est désastreux. Tous nos essais ont abouti à des résultats effrayants, même ou surtout quand ils semblaient plausibles, car il n’y a aucun mécanisme intrinsèque pour distinguer le vrai du faux.
Retour à la case symbolique et aux bonnes pratiques statistiques. Et au passage obligé de la compréhension.
Vieux jeu, je sais.
Donc, entre autres, Mathematica, Wolfram Language, et Wolfram Alpha.

Note en marge : le cargo maritime émet plus de CO₂ que l’Allemagne. Si c’était un état, ce serait 6e pays émetteur de CO₂ au monde. Pour décarboner le transport maritime, les entreprises de logistique expérimentent, encore timidement, la seule alternative viable : le vélique. Même d’appoint, il peut d’emblée apporter une réduction de 20% des émissions. La splendeur de la marine à voile… Ringardisée, jusqu’à ce qu’on y revienne, par la force des choses.

avatar Anthony Nelzin-Santos | 
@occam : kamoulox.
avatar koko256 | 

Kagi (enfin kägi) pour moi c'est une gaufrette au chocolat... ravi d'appendre que Wolfram a encore toutes ses dents ;) A new kind of chocolate web searching engine ?

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