Les Chromebook sont véritablement en train de percer, du moins sur certains marchés comme celui de l'éducation qui, aux États-Unis, permettent à ces ordinateurs portables pas cher et accrochés au nuage d'afficher une part de marché de 4,5%. L'intérêt des éditeurs commence d'ailleurs à monter, comme chez Adobe qui a annoncé l'adaptation de Photoshop sur Chrome OS. Au delà de l'effet d'annonce plutôt impressionnant — après tout, Photoshop « au complet » (on ne parle pas des versions mobiles plus limitées comme celles pour iOS ou Android) —, il y a tout de même de sérieuses limitations.
Pour commencer, il s'agit d'un projet en beta qui ne concernera dans un premier temps que les abonnés au Creative Cloud qui œuvrent dans le secteur de l'éducation… et uniquement aux États-Unis. Surtout, le logiciel ne sera proposé qu'en « streaming » : Photoshop pour Chromebook sera dans le nuage et on pourra l'utiliser en ligne depuis son portable (via un environnement virtualisé, précise t-on chez Adobe). Avantage : l'application sera toujours à jour, et parfaitement intégrée à Google Drive. Pas besoin de télécharger ni de téléverser des fichiers, tout étant stocké sur les serveurs du moteur de recherche (et rien en local).
Seul hic : il faudra être toujours connecté au réseau pour pouvoir utiliser cette mouture de Photoshop (l'éditeur ne le précise pas explicitement, mais le Chromebook devra disposer au minimum d'une bande passante de 5 Mb/s et une latence maximum de 250 pour pouvoir utiliser le logiciel). L'application sera également accessible depuis le navigateur Chrome, mais uniquement sous Windows. Enfin, ce Photoshop ne tire pas partie de la capacité de calcul des GPU, et ne saura pas communiquer avec des scanners ou des imprimantes.
De sérieuses limites donc, mais Adobe n'en est qu'aux balbutiements de son offensive Chrome OS : l'éditeur laisse en effet penser que d'autres logiciels de la suite Creative sont en cours de développement pour l'OS de Google. Il est d'ores et déjà possible de s'inscrire pour participer au programme beta (qui durera six mois). Et pour tous ceux qui craindraient qu'Adobe songe à imposer l'utilisation de ses applications depuis le cloud, l'entreprise rassure en expliquant que ses produits Creative Cloud continueront d'être proposés au téléchargement, comme aujourd'hui.